Bassem Loukil fondateur et président de Tunisia Africa Business Council (TABC) est revenu, entre autres sujets pertinents, lors de son mot d’ouverture de la deuxième édition du forum Tunisian African empowerment forum, sur les problèmes rencontrés par les étudiants africains en Tunisie.
Bassem Loukil a affirmé lors de son intervention que plusieurs questions se posent pour la jeunesse africaine, notamment en matière d’emploi, d’employabilité, de formation professionnelle. Pour lui, les jeunes du continent africain nécessitent une bonne formation pour une meilleure employabilité. Pour cette raison éduquer les jeunes n’est pas suffisant pour qu’ils accèdent à un emploi décent : « Eduquer ces jeunes ne suffit pas, encore faut-il les éduquer intelligemment. Axer leur formation sur des qualifications opportunes, qui leur permettent de trouver des emplois intéressants mais aussi lucratifs. Et pour ce faire, les offres de formations universitaires et techniques doivent être pertinentes, adaptées et constructives », soutient-il.
Bassem Loukil a affirmé, par ailleurs, que les étudiants subsahariens sont encore confrontés au problème de l’obtention de la carte de séjour, sans parler du nombre de places limitées dans les universités tunisiennes, ce qui les oblige à s’inscrire dans des universités privées. Dans le même contexte, l’intervenant a rappelé que suite à la première édition du forum, le constat des problèmes a été communiqué aux services compétents, notamment le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le ministère des Affaires étrangères.
Bassem Loukil place la barre très haut
Le président du TABC ne manque pas d’affirmer sa confiance en l’expertise tunisienne : « La Tunisie bénéficie d’une expertise éducationnelle et universitaire de plus d’un demi-siècle, et elle est en mesure de former un grand nombre d’étudiants subsahariens dont le chiffre reste actuellement en deçà de ses possibilités : 6500 contre 12 000 en 2010. A ce propos, au cours de l’année universitaire 2017/2018, 544 inscriptions universitaires à 35 pays africains dont 306 inscriptions dotées de bourses, soit une augmentation de 272% par rapport à l’année universitaire 2009-2010. ». Par ailleurs, il a rappelé que « l’UNESCO informe que les dépenses de l’Afrique subsaharienne en matière d’éducation, au cours de la dernière décennie, ont augmenté de 6% chaque année, grâce aux efforts concertés des gouvernements nationaux. Le nombre d’étudiants en Afrique inscrits à l’enseignement supérieur a doublé de 6 millions à plus de 12 millions au cours des 15 dernières années ».
En conclusion, il a formulé le souhait de voir émerger « un Erasmus africain, pour reprendre l’exemple européen, un programme intercontinental, pluridisciplinaire, d’échanges estudiantins pour un semestre ou plusieurs, et qui permettraient à nos enfants de réaliser, en parcourant l’Afrique, leurs rêves d’ailleurs. »