Qu’on le veuille ou pas, la lutte pour le pouvoir est devenue quelque peu malsaine, depuis que certains dirigeants se montrent sous leur vrai jour. L’objectif en ligne de mire: les élections législatives et la présidentielle de 2019.
La réunion de Carthage d’hier, à laquelle ont assisté les deux dirigeants de la coalition (Nidaa Tounes et Ennahdha), en présence du chef du gouvernement Youssef Chahed, du président de l’ARP Mohamed Ennaceur, de celui de l’Utica Samir Majoul et du secrétaire général de l’Ugtt Nourredine Taboubi, n’a pas abouti à rapprocher les avis, si tant est que cela soit le but recherché. Mais voilà que le bureau politique du mouvement Ennahdha sort de sa réserve et appelle le chef du gouvernement à ne pas se présenter à la présidentielle et à s’engager dans la mise en place des réformes économiques.
Selon le bureau politique du Mouvement Ennahdha, Youssef Chahed devrait être plus efficace et pragmatique dans le cas d’un éventuel remaniement ministériel. En d’autres termes, poursuivre le dialogue dans le cadre du consensus permettrait d’éviter la crise que traverse le pays.
Mais la réalité est tout autre, chacun veut sa part du gâteau, sans pour autant penser à l’intérêt du pays.
Rappelons que plusieurs réunions ont eu lieu au Palais de Carthage depuis quelques temps, où la division règne, en grande partie autour du sort de Youssef Chahed qui n’a plus l’appui de son parti Nidaa Tounes; mais qui aurait en revanche bénéficié du soutien d’Ennahdha, à la condition de ne pas se présenter à l’élection présidentielle.
Reste alors à se demander quel est l’intérêt du Mouvement Ennahdha à poser une telle condition? Il va sans dire que le problème de la Tunisie est devenu politique, car même la crise socio-économique a été relayée au second plan, délaissée au profit de la lutte pour le pouvoir. A suivre!