La scène politique s’est fourvoyée dans une impasse difficilement surmontable. Ahmed Néjib Chebbi, fondateur du parti “Mouvement démocrate”, est revenu sur la crise politique actuelle dans une déclaration à L’Economiste Maghrébin.
Evoquant la politique de repli sur soi du chef du gouvernement Youssef Chahed, Ahmed Nejib Chebbi a souligné: « Je pense qu’il aurait été de l’intérêt de la Tunisie que Youssef Chahed et son gouvernement partent. Pourquoi? Parce que non seulement ils ont échoué à faire sortir la Tunisie de la crise où elle se trouve, mais qu’ils sont aussi devenus une source de tension. »
Selon lui, il s’agit d’un gouvernement minoritaire qui n’a aujourd’hui que le soutien d’Ennahdha qui l’instrumentalise à des fins partisanes hégémoniques. Et d’ajouter: « Il est en conflit avec toutes les forces politiques et avec les protagonistes de la scène sociale y compris l’Utica, car il n’a pas non plus la confiance de l’Utica. »
Et de poursuivre: « Son départ pourrait apaiser les tensions politique et sociale. A un certain moment BCE comptait sur l’Ugtt pour provoquer la chute de Chahed. »
Ahmed Néjib Chebbi : « Ennahdha et BCE soupçonnent Youssef Chahed de nourrir des ambitions présidentialistes »
A propos de l’hypothèse d’un départ volontaire de Youssef Chahed, M. Chebbi déclare: « Je pense qu’il va rester et avant la fin de l’année, il sera lâché par Ennahdha parce que le mouvement le soupçonne autant que le Chef de l’Etat de nourrir des ambitions présidentialistes. »
D’après M. Chebbi, Ennahdha n’a pas encore abattu sa dernière carte, car le mouvement est aussi concerné par cette échéance et n’a pas encore fait son choix sur un éventuel candidat. Même s’il est légitime d’avoir des ambitions personnelles, la manière de les réaliser a son importance aussi », a-t-il poursuivi.
Partir ou rester
« Ce statu quo aggravé par des moyens institutionnels limités n’augure rien de bon. Je crains que le pourrissement de la crise ne provoque une crise sociale difficilement maîtrisable. D’ailleurs, l’Ugtt n’a plus d’emprise ni sur sa base ni sur les mouvements sociaux« , a-t-il conclu.