La pénurie d’eau en Tunisie n’est plus à démontrer. Malheureusement ce fléau gagne du terrain : les protestations et les alertes des citoyens en sont les meilleures preuves.
La pénurie d’eau en Tunisie n’est plus un problème qui touche uniquement les régions intérieures, puisque la capitale et les régions de quelques villes côtières en sont aussi victimes. L’application Watchmeter de l’Observatoire tunisien de l’eau qui relève de l’Association NOMAD 08 affirme qu’elle a reçu entre les mois de juin et mai 440 alertes pour coupure ou pénurie d’eau. Dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com, le président de l’observatoire, Alaa Marzougui, affirme que pendant le mois de juillet la plateforme connait entre quatre et cinq alertes quotidiennement. A cet égard, il rappelle que le 16 juillet, neuf mouvements sociaux ont été enregistrés suite à des coupures d’eau.
Pénurie d’eau en Tunisie : un sujet qui ne connait point d’amélioration
Dans le même contexte, notre interlocuteur affirme qu’il existe un décalage entre les déclarations médiatiques des responsables- qui affirment que la situation s’améliore petit à petit- et la réalité des choses. Alaa Marzougui ne manque pas de démentir les déclarations officielles, tout en indiquant que le nombre des alertes sur Watchmeter a doublé par rapport à la même période de 2017. D’après les statistiques de la plateforme, les gouvernorats de Gafsa et Kairouan sont en tête de listes des gouvernorats qui connaissent des mouvements de protestations liés à la pénurie d’eau en Tunisie. En deuxième position, on retrouve les gouvernorats de Tataouine, de Médenine et du Kef. Notre interlocuteur a affirmé que localités de Mahdia et de Monastir ont rejoint la liste cet été.
Alaa Marzougui a conclu que l’année 2017 a enregistré 1074 alertes, alors que pour le premier semestre 2018 déjà 900 alertes ont été enregistrées; avant d’affirmer qu’il n’est pas possible de parler d’amélioration puisque les chiffres parlent d’eux-mêmes.