Le retrait du parti Al Massar du gouvernement d’union nationale n’est pas anodin. Une décision qui a été décidée à l’unanimité par le conseil central du parti, lors de sa réunion ( 7 et 8 juillet) suivi du bureau politique en date du 18 juillet. Jounaïdi Abdeljaoued, un des dirigeants du parti Al Massar est revenu sur la situation politique du gouvernement.
Il déclare: « La réunion du conseil central a été faite en présence de Samir Taïeb. Et c’est lui-même qui a décidé de démissionner de son poste en tant que secrétaire général du parti Al Massar et a gelé ses responsabilités au sein du parti tant qu’il demeure membre du gouvernement suite au vote des 79 membres du Conseil central pour son retrait du gouvernement ».
Evoquant la question de la lutte pour le pouvoir et les tiraillements entre la présidence du gouvernement et la présidence de la République, il a répondu « Depuis plus de deux ans nous avons participé aux réunions de l’Accord de Carthage, mais aussi à la rédaction du document, Carthage 1. Et voilà qu’au final, nous nous sommes retrouvés petit à petit face à une guerre interne entre les partis de la coalition, et qui s’est transformée en une guerre de lutte pour le pouvoir pour lequel chacun veut se positionner à sa manière. »
Il a également fait savoir que la suspension de l’Accord de Carthage 2 est due en partie à un blocage de la situation politique. M.Abdeljaoued précise à cet effet: « Rien qu’en voyant la décision du Chef de l’Etat selon laquelle il a retiré sa confiance à Youssef Chahed ».
Abdeljaoued : « Il n’est plus possible de parler de gouvernement d’union nationale »
Aujourd’hui il n’est plus possible de parler de gouvernement d’union nationale, pour la simple raison que les partis qui en faisait partie l’ont déserté l’un après l’autre. Mais la grande question est de savoir si un remaniement ministériel restreint est la solution?
M Abdeljaoued a précisé que le parti n’est plus concerné par ce gouvernement ni dans le présent ni pour l’avenir. Quant à la solution pour faire face à la crise, il a souligné qu’il va y avoir une réunion du bureau politique pour analyser cette situation et pour voir quelles sont les solutions que les membres les proposeraient.
Sur un autre volet M. Abdeljaoued a évoqué que même si la présidence du gouvernement semble être optimiste quant à la situation économique ceci n’est pas le sentiment des Tunisiens, « nous pouvons que souhaiter que son optimisme soit une réalité », a-t-il poursuivi, tout en annonçant: « On n’a jamais connu une situation aussi catastrophique d’un gouvernement qui applique seulement les recommandations des bailleurs de fonds sans pour autant proposer d’autres solutions. Ce qui est dangereux pour la souveraineté du pays ».
Et de conclure: « Si le gouvernement n’a pas le soutien de l’Ugtt et l’Utica, il ne peut en aucun cas réussir car les choses doivent se clarifier et mettre fin au faux consensus entre Nidaa Tounes et Ennahdha. Or le problème n’est pas lié à des personnes, mais à un problème de gouvernance. D’ailleurs, Habib Essid aurait pu très bien réussir, il aurait suffi de mettre en place des réformes et un programme socio-économique ».