Des centaines de « Casques blancs » accompagnés de leurs familles ont été évacués de Syrie vers la Jordanie via le territoire israélien et avec l’aide de l’armée israélienne. L’opération, qui s’est déroulée le 21 juillet, a été accomplie après intervention des Etats-Unis, du Canada et de certains pays européens auprès d’Israël pour l’inciter à « sauver les travailleurs humanitaires menacés de mort par le régime de Bachar al Assad ». C’est en gros l’information relayée durant le week-end dernier par les médias occidentaux qui montraient des « Casques blancs » monter dans des bus israéliens qui les ont amenés en Jordanie.
De quoi s’agit-il au juste ? Les « casques blancs », ce sont ces groupes de jeunes gens qu’on voyait dans les ruines de la guerre s’affairer à la recherche de personnes ensevelies. Elles étaient généreusement financées par les Etats-Unis, le Canada, la Grande Bretagne et d’autres pays européens et n’effectuaient leur « travail humanitaire » que dans les zones tenues par les groupes armés, y compris celles qui étaient entre les mains des terroristes les plus violents de Daech et d’Annusra.
Pour les pays occidentaux, ces « casques blancs » sont « de formidables travailleurs humanitaires neutres qui ont sauvé des milliers de victimes des bombardements de Bachar al Assad ».
Pour la Syrie et la Russie, ils sont « des mercenaires au service de l’agenda des pays occidentaux en Syrie et des groupes armés terroristes. Ils sont chargés de noircir la réputation de l’Etat syrien par la manipulation de l’information et la mise en scène d’attaques chimiques contre les civils qu’ils attribuent à Bachar al Assad ».
Qui croire ? Dans la version occidentale, les deux mots clés sont « neutralité » et « travail humanitaire ». Peut-être ces « casques blancs » ont-ils sauvé des personnes piégés sous les décombre. Mais les décrire comme étant des « travailleurs humanitaires neutres », c’est très loin de la vérité pour ne pas dire un mensonge. Car ils ne cachent pas leur opposition virulente au régime syrien et leur soutien à ses opposants, y compris les coupeurs de tête de Daech et d’Annusra. Il y des vidéos qui circulent et qui montrent des « casques blancs » qui agitent la bannière noir des terroristes.
Mais le plus grave, ce sont les mises en scène d’attaques chimiques avec de faux gaz toxiques et de fausses victimes que les Etats-Unis ont utilisées comme prétexte à deux reprises pour bombarder les positions de l’armée syrienne. La dernière mise en scène est particulièrement pathétique. On y voyait des enfants et des adultes aspergés d’eau par les « casques blancs », démontrant ainsi aux scientifiques ahuris l’efficacité du H2O contre les gaz mortels de Bachar…
Pour tout observateur objectif, l’explication que donnent la Syrie et la Russie de la mission réelle de ces « humanitaires » est la plus crédible. Ce constat devient une certitude quand on voit l’extraordinaire célérité avec laquelle les plus hautes autorités aux Etats-Unis, au Canada et en Grande Bretagne ont intervenu auprès de Netanyahu pour le supplier d’aider ces bons travailleurs humanitaires à fuir la Syrie avant qu’ils ne soient attrapés et mis à mort par le méchant Bachar.
La question que tout le monde se pose ici est la suivante : si Bachar a pardonné à ceux qui ont pris les armes contre leur pays et ont tué des compatriotes, et ce dans le cadre de sa stratégie de réconciliation nationale, pourquoi ne pardonnerait-il pas à des opposants qui ont seulement manipulé l’information et mis en scène des vidéos de propagande mensongère ?
En remuant ciel et terre pour que les « casques blancs » quittent la Syrie, les Etats-Unis, le Canada et la Grande Bretagne ne veulent absolument pas qu’ils tombent entre les mains de Bachar, mais pas pour la raison avancée relative au danger de mort qui les menacerait s’ils tombaient entre les mains de l’armée syrienne. Donald Trump, Justin Trudeau et Teresa May n’ont pas peur pour la vie des « casques blancs », mais du scandale si ceux-ci, une fois entre les mains de l’armée syrienne, déballaient tout et parlaient des mises en scène, des commanditaires et des bailleurs de fonds. Dans un tel cas de figure, il y’en a qui, Washington, Ottawa et Londres seraient bien embarrassés.
Maintenant que ces « casques blancs » sont loin, le gouvernement syrien est peut-être frustré qu’ils soient partis avec leurs secrets, mais il a au moins la satisfaction qu’il ne sera plus accusé d’attaques chimiques contre son peuple par le biais de mises en scènes grotesques.