La fuite des compétences et les tractations politiques au sein de l’INS sont les soucis principaux du Conseil national de la Statistique actuellement. Le chargé de communication du Conseil revient sur ces deux aspects dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com.
Le chargé de communication du Conseil a commencé son intervention en faisant la distinction entre l’Institut national de la statistique (INS) et le Conseil national de la statistique (CNS). Le premier est chargé de collecter tous les indicateurs économiques quant au deuxième, il supervise toutes les données recueillies, vérifie leur véracité, écarte les faux indicateurs au moyen de recoupements à des fins statistiques. En outre, le CNS regroupe 36 membres parmi lesquels le directeur général de l’INS et des représentants des principaux représentants des institutions productrices de statistiques. Il a indiqué que les accusations sans fondement et la surenchère politique contre l’Institut national de la statistique (accusation de manipulation de la base de données de l’INS concernant le recensement de 2014, entre autres) sont inacceptables et ne manqueront d’avoir de graves répercussions
Déstabiliser les chiffre de l’INS, c’est nuire à l’image de la Tunisie
« Donc il est hors de question qu’une personne n’ayant aucune connaissance et aucune aptitude dans le domaine de la statistique pour évaluer le tableau de bord puisse formuler des critiques», affirme-t-il avant de conclure que la scientificité du travail ne peut être mise en doute par un non spécialiste. Par ailleurs, le chargé de communication a affirmé que mettre en doute les chiffres produits par l’Institut national de la statistique (INS) aura des répercussions négatives avec les bailleurs de fonds qui, face à cette polémique sur les chiffres, peuvent refuser d’accorder des don ou des prêts à la Tunisie et face à cette polémique, de grandes institutions pourraient arrêter la coopération avec la Tunisie ( UNICEF, UNESCO, OMC et autres). « Celui qui s’est permis de remettre en doute l’INS sait parfaitement ce qu’il fait surtout que ces chiffres proviennent source de plusieurs organismes publics », argumente-t-il. Notre interlocuteur a rappelé que la Tunisie se prépare à sortir sur les marchés internationaux pour l’obtention d’un prêt et des accusations de la sorte peuvent nuire à sa réputation. Il est à noter que la Brigade économique et financière a entamé l’enquête sur la falsification et la manipulation de la base de données du dernier recensement de la population en 2014.
En ce qui concerne la fuite des compétences de l’Institut national de la statistique (INS), notre interlocuteur a fait savoir que sur 1000 fonctionnaires, l’INS ne compte que 67 ingénieurs, ce qui est dérisoire d’après lui. « Nous avons un ingénieur chargé de trois indicateurs conjoncturels vitaux, ce qui n’est pas suffisant et s’il démissionne c’est un grand problème. Figurez-vous que l’INS ne dispose que d’un seul démographe et vu que les recrutements sont gelés dans la Fonction publique, s’il démissionne tout le travail sera bloqué. Et d’affirmer que la Tunisie est une référence à l’échelle africain et arabe en matière de statistiques. « Raison pour laquelle, les pays du Golfe font une véritable chasse à tous les Data Scientists tunisiens et offrent pour ces poste un salaire de l’ordre de 8000 dollars ».