La Tunisie célèbre la fête de la République, mercredi 25 juillet. Prenons la juste mesure de cet acquis symbolique, statutaire et effectif. Elle se définit par la participation politique active des citoyens, qui choisissent les dirigeants, confirment leur vision de l’avenir, contrôlent leur gouvernance et mettent en échec les velléités autoritaires du pouvoir. Disons en résumé que le pouvoir émane du peuple et doit lui rendre compte.
En Tunisie, l’institution de la République fut le couronnement d’une évolution de la pensée politique tunisienne, de l’ère des réformes du XIXe siècle, à nos jours :
1- Le Pacte fondamental de 1857, qui établit l’égalité des Droits et le Qanoun de 1861, première Constitution dans l’aire arabe. Fût-elle ambiguë, sinon approximative et sans praxis électorale, la Constitution fit valoir une ambition populaire et suscita la revendication nationaliste, du Destour de 1920 et du Néo-Destour qui lui succéda.
2- Sous la direction du Leader Habib Bourguiba, la mobilisation des composantes populaires, dans la lutte nationale, les érigea comme acteurs politiques. L’indépendance nationale mit en œuvre la décolonisation et assura le renouvellement de la classe politique, écartant les privilégiés du « pouvoir makhzen ».
3- La proclamation de la République, le 25 juillet 1957, traduit cette promotion dans les faits. Les anciens sujets du bey s’érigent, désormais, en citoyens. La caste nobiliaire de la famille princière perd ses privilèges et rejoint «le tiers- Etat». La cérémonie du baisemain, supprimée par le bey populaire Moncef et rétablie, par son successeur, fut abolie.
Bien entendu, la proclamation de la République tunisienne doit être placée dans son contexte historique. Elle eut lieu dans le contexte tiers-mondiste, faisant valoir le développement sur la démocratisation formelle. Qu’il nous suffise de rappeler le nassérisme, le bou-medyénisme, le baâth en Syrie et en Irak, qui ont opté pour le système du parti unique, selon le modèle communiste stalinien, défendu d’ailleurs par leurs partisans du tiers-monde.
La révolution tunisienne reprend le flambeau et corrige le tir. Elle fait valoir la promotion citoyenne statutaire post-indépendance et parachève l’application du processus républicain, dans sa praxis institutionnelle et sa vision sociale. Nous vivons actuellement un régime de transition démocratique, qui implique l’application des principes républicains, pour assurer une gouvernance démocratique, confortée par le principe du bien- être pour tous, c’est-à- dire la fin de la précarité, le traitement de la question du chômage et l’amélioration du pouvoir d’achat, dans le cadre d’une affirmation de la souveraineté nationale, transgressant toutes les modalités de dépendance.
Bonjour,
Merci pour cet article.
La République est également une Responsabilité individuelle et de cette inter-individualité citoyenne émerge une Responsabilité collective.
C’est la responsabilité de tout un chacun.
Bonne continuation