Lors de son intervention ce matin sur les ondes radiophoniques, Marouene Felfel, membre de la commission des Finances, LOB, endettement et grands chantiers, a expliqué les raisons pour lesquelles les députés n’ont pas validé un nouvel emprunt avec la BAD .
« Le 3 juillet, le parlement n’a pas adopté le projet de contracter un nouvel emprunt auprès de la BAD. Pour la première fois de l’histoire de la Tunisie, les députés ont voulu envoyer un message fort que le recours excessif à l’endettement pourrait devenir un problème profond pour l’évolution du pays. Depuis huit ans, nous sommes partis de 36% de ratio d’endettement pour dépasser aujourd’hui les 73% et atteindre d’ici la fin de l’année les 76%. A cela s’ajoute le fait que notre endettement étranger se fait en devises et avec la chute du dinar tunisien, la dette publique risque devenir une grave entrave pour les prochaines années. », a précicé M. Felfel.
A propos des effets négatifs de l’endettement, il affirme que « nous ne pouvons pas nous permettre en tant que députés de refuser tous les emprunts car l’Etat a des engagements qu’il doit respecter, mais le message est clair : nous ne pouvons pas non plus nous embarquer sur cette voie sans issue. Cette politique de l’endettement, où va-t-elle nous mener? »
Marouene Felfel a ajouté que « c’est un avertissement des députés. Et le ministre du Développement, de l’investissement et de la coopération internationale, Zied Laâdhari, n’a pas su convaincre les députés sur les avantages d’un tel emprunt. Par ailleurs, le recours à l’endettement n’est pas la solution pour couvrir les dépenses de l’Etat lorsque les ressources manquent ».
Marouene Felfel : « Il faut des solutions concrètes pour renforcer les ressources »
Marouène Felfel estime qu’il faut exploiter de nouvelles ressources. « En Tunisie nous avons des richesses mal exploitées. Je veux parler de nos ressources forestières, telles que les plantes aromatiques et médicinales par exemple. Nous devons diversifier nos ressources et ne pas dépendre de l’endettement qui reste le choix le plus facile et le plus coûteux pour les générations futures ».