Zohra Driss, députée de Nidaa Tounes, a eu l’occasion, sur les ondes radiophoniques, de parler du rôle qu’elle a joué avec certains députés pour que Hafeth Caid Essebsi accorde son soutien à la désignation du nouveau ministre de l’Intérieur, Hichem Fourati.
« La séance plénière de samedi 28 juillet 2018 était l’une des plus difficile séances que nous avons vécues à l’ARP depuis 3 ans. Il y avait des tiraillements et pourtant, nous avons tenu à voter et accorder notre confiance au ministre de l’Intérieur », a t-elle précisé.
Et d’ajouter: « Il est vrai que le parti était divisé le jour du vote, mais nous avions à peu près 25 députés qui avaient décidé de voter pour le gouvernement et d’après les affirmations des autres partis, nous avions constaté que le nouveau ministre de l’Intérieur allait avoir la confiance du parlement même si certains députés de Nidaa Tounes n’allaient pas voter pour lui, et ce, avec 120 voix ou plus pour. Notre action finale était gagnante, je pense ».
Concernant le rôle qu’elle a joué, Mme Driss a indiqué: « Après le discours du Chef du Gouvernement, je suis allée retrouver le directeur exécutif de Nidaa tounes pour lui dire qu’il allait entrer dans un conflit qu’il va perdre et je pense que je l’ai convaincu, mais je ne suis pas la seule à l’avoir fait. Nous avons convaincu ensemble Hafedh Caid Essebsi à faire machine arrière et donner son soutien ».
En outre, Zohra Driss a déclaré qu’une élite à Nidaa Tounes souhaiterait reconstruire le parti. « Les choses ont commencé à changer depuis déjà deux semaines, lorsque les membres de l’instance politique se sont réunis pour demander que ceux qui avaient voté pour Nidaa Tounes en 2014 reviennent. Nous avons aussi demandé à organiser un congrès. L’objectif consiste en la stabilité du gouvernement. Je ne peux pas affirmer que ce gouvernement est exemplaire mais laissons le travailler jusqu’à 2019 ».
Au final, elle a lancé un appel de rassemblement. « Je veux dire à tous ceux qui ont voté pour Nidaa Tounes en 2014 que même si ce parti traverse des troubles, il reste le seul parti qui puisse assurer l’équilibre politique dont le pays a besoin. Il faut, donc, le reconstruire en se rassemblant et le renforcer, car les récentes élections municipales ont démontré que Nidaa Tounes s’est affaibli ».
Et de conclure: « Nidaa Tounes n’est pas le parti d’une personne ou d’un groupe de personnes, mais plutôt le parti de 1,350 million de personnes qui l’ont élu et lui ont permis de devenir le plus grand parti du pays. Nous devons, donc, écarter les semeurs de troubles au sein du parti. Je veux dire au Président de la République de continuer à être le père de tous les Tunisiens ».