Le cumul des fonctions est bel et bien une réalité dans la scène universitaire tunisienne. Si un certain nombre d’enseignants universitaires ont fait le choix d’assurer en parallèle des heures supplémentaires dans des universités privées, d’autres préfèrent se consacrer à la cause de l’université publique. Dans un communiqué rendu public, hier 1er août, l’Union des Enseignants Universitaires et Chercheurs Tunisiens (IJABA) a appelé les enseignants universitaires à ne plus enseigner dans les universités privées car ce faisant, ils compromettent les chances de leurs jeunes collègues de trouver un poste gratifiant .
Sans détour, IJABA appelle le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à interdire aux enseignants universitaires titulaires dans le secteur public à enseigner dans les universités privées car cela permet à ces dernières d’éviter de devoir recruter des titulaires de doctorat à plein temps avec des salaires adéquats et compétitifs.
De la nécessité d’en finir avec le cumul des fonctions
Le syndicat considère que tous les enseignants universitaires sont concernés par cet appel au boycott et ce à partir de l’année universitaire 2018/2019 « pour sauvegarder l’image et le prestige de l’enseignant universitaire ». Et de considérer que cette démarche s’inscrit dans le cadre de la défense de l’université publique tunisienne comme unique ascenseur social accessible à toutes les catégories sociales et pour que l’université publique profite entièrement de ses compétences. Outre le fait que cela favorise un conflit d’intérêts préjudiciable à la qualité de l’enseignement public.
Le syndicat étaye son argumentaire en déclarant que « l’enseignant universitaire devrait enseigner uniquement dans une université publique et se pencher sur la recherche de solutions convenables à ses problèmes, sans compter que le temps consacré à l’enseignement dans une structure privée pourrait être dédié à la recherche ». Le syndicat conclut en proposant une solution pertinente pour résoudre le problème endémique des titulaires de doctorat au chômage, à savoir « obliger les universités privées à compter dans leur corps enseignant au minimum 80% de docteurs à plein temps avec des salaires adéquats».