Même si les acquis de la femme sont les mêmes, aussi bien dans la première Constitution, celle du temps de Bourguiba, ou encore celle du 27 janvier 2014, de grandes avancées viennent de tomber dans l’escarcelle du Code du statut personnel : la loi sur l’élimination de toute forme de violence à l’encontre de la femme adoptée à l’unanimité, il y a un an de cela. Autre élément important de cette année, la Tunisie est sous le feu des projecteurs aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale, notamment avec la présentation du rapport des libertés individuelles et de l’égalité entre les sexes ( l’égalité successorale et bien d’autres….). Ce rapport a dérangé les obscurantistes qui, en signe de protestation ont organisé une prière illégale sur l’Avenue Habib Bourguiba dans la journée du vendredi 3 août 2018.
Pour y faire face, autant instaurer la culture de la vie et la lutte contre toute forme d’obscurentisme , Neila Charchour Présidente du CIFE Tunis Capitale lance un appel à un soutien populaire au rapport de la COLIBE. Elle revient sur ce qui s’est passé vendredi, en déclarant que ces personnes non seulement étaient dans l’illégalité mais en plus elles entachent l’image de la religion en priant et en se prosternant soi-disant dans les rues, alors que les prières doivent avoir lieu dans les mosquées dans la propreté et le recueillement. « Une provocation et de l’exhibitionnisme de mauvais goût ! C’est leur manière, clament-ils, de s’opposer au rapport de la COLIBE« , a-t-elle dit.
Et de poursuivre: « Opposer la religion et sa sacralité aux lois civiles et civiques et à la constitution ne peut qu’entacher notre religion et créer des divisions entre musulmans et entre concitoyens de religions différentes. Or nous avons connu ce type de chantage lors de la Troïka qui a fini par mener à la violence et au sit in du Bardo. »
Elle ajoute: « Pourquoi les humains ont-ils la mémoire si courte ? Les mini-partis à connotation religieuse ne savent-ils pas encore que nous avons une constitution qui gère ce pays ? Ne savent-ils pas que pour exister politiquement et légalement, ils se doivent de respecter à leur tour notre constitution? Même Ennahdha a signé la constitution et a admis officiellement être un parti civil ».
Elle conclut: « Alors Face à l’obscurantisme rampant, Nos Femmes Tunisiennes et tous nos concitoyens qui nous soutiennent, devrions fêter notre citoyenneté le 13 août au soir à l’Avenue Habib Bourguiba. Ceci aidera ceux qui n’ont pas encore compris, que le respect et le soutien au rapport de la COLIBE est un devoir citoyen qui n’a rien à voir avec la religion, les croyances et les interprétations des uns et des autres ».
Célébrons le rapport de la COLIBE avec le 13 août
Que toutes les associations citoyennes et féminines se mobilisent pour que nous soyons à la hauteur de notre héritage républicain. Mobilisons-nous pour que nos enfants puissent connaitre enfin la liberté et la joie de vivre dans leur pays. Tel est le message lancé.