Le syndicat des imams soutient le rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité, c’est un pas en avant. Invité sur les ondes radiophoniques, Fadhel Achour, secrétaire général du syndicat des imams, a dénoncé les discours takfiristes incitant à la haine envers les membres de la Colibe et à leur tête la présidente de la commission, Bochra Bel Haj Hmida.
Il a jugé que ce qui s’est passé est “désolant”, tout en indiquant qu’il faut éviter toute instrumentalisation partisane ou idéologique. Selon lui, ce n’est pas aux imams de valider le rapport de la Colibe, mais c’est à l’ARP qui devra en débattre.
Evoquant les campagnes d’intox concernant le rapport de la Colibe dans les mosquées, Fadhel Achour a fait savoir que « s’il y a la moindre infraction, nous aviserons le ministère de l’Intérieur qui procédera au limogeage de l’imam en question ». Il a déclaré: « Nous nous trouvons dans un Etat de droit et d’institutions, comme le stipule la Constitution. D’ailleurs, nous lançons un appel au débat public ».
La Colibe au coeur des discussions
En clair, les prédicateurs takfiristes orchestrent certes des campagnes de dénigrement, mais la question essentielle est de savoir comment procèdent-ils ? Dans une déclaration récente à leconomistemaghrebin.com, Kerim Bouzouita, un des membres de la Colibe a souligné: « Ce sont des appels au meurtre, à la violence, au takfir. En somme, les mêmes procédés qui ont mené aux assassinats politiques de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi ». Il a également ajouté qu’un certain nombre de prédicateurs n’ont même pas pris la peine de lire le rapport.
Et de poursuivre: « Dans leurs procédés, l’accent est mis sur les aspects qui choquent l’opinion publique pour gagner son adhésion. Or le rapport s’intéresse à toutes les libertés qui permettent de procurer le bien-être des populations. La dérive a atteint des proportions ubuesques qui va jusqu’aux appels à la lapidation à coups de pages sponsorisées ».
Aujourd’hui, la balle est dans le camp du ministère de l’Intérieur pour juger les coupables et c’est à la justice de les punir. Rappelons que depuis l’organisation de la prière du vendredi à l’avenue Habib Bourguiba, le ministère de l’Intérieur a réagi 24 heures après, en annonçant qu’il s’agit d’une violation de la loi selon le communiqué.