Les moustiques sont des vecteurs de maladies graves et parfois mortelles à l’instar de la fièvre jaune, de la dengue et surtout du paludisme, et ce, d’autant plus qu’il n’existe pas de vaccin pour certains virus responsables de ces maladies. Ces insectes sont connus pour leur résistance et leur formidable adaptation à de nouveaux environnements. Une expérience très prometteuse menée par des scientifiques australiens consiste à introduire des bactéries dans des moustiques afin de les stériliser et de les empêcher ainsi de transmettre des maladies dont certaines sont mortelles pour l’homme.
Pour comprendre la gravité des maladies véhiculées par les moustiques surtout dans les régions tropicales, il suffit de rappeler que selon l’OMS, près de la moitié de la population mondiale est exposée au paludisme, une maladie potentiellement mortelle due à des parasites transmis à l’homme par des piqûres de moustiques femelles infectés. Selon les derniers chiffres officiels parus en 2016, on a enregistré 216 millions de cas de paludisme dans 91 pays, ce qui a entraîné le décès de 445 000 personnes.
Un défi majeur
Or, les moustiques, considérés comme un danger potentiel, pourraient paradoxalement sauver des vies : depuis quatre ans en Australie, l’équipe de Scott O’Neill, directeur du World Mosquito Program de l’université Monash, mène une opération qui, en cas de réussite, peut éradiquer certaines infections virales dont le paludisme qui, rappelons-le, n’a pas de vaccin à ce jour.
En 2014, les scientifiques australiens ont lâché dans la nature à Townsville, dans l’Etat du Queensland, des moustiques génétiquement modifiés. Le but est d’éradiquer des virus évoluant dans cette région du sud de l’Australie, notamment la dengue.
La dengue, appelée couramment fièvre rouge, est une infection virale endémique transmise à l’homme par l’intermédiaire d’un moustique diurne. Il existe également des formes hémorragiques pouvant entraîner la mort. A l’instar du paludisme, il n’existe ni traitement spécifique de la dengue ni vaccin.
Elargir l’expérience
Sans tomber dans un optimisme excessif, l’opération menée par l’équipe australienne est sur la bonne voie. L’introduction de la bactérie Wolbachia bloque la transmission par les moustiques du virus de la dengue à l’homme. Fort de ce succès, les scientifiques australiens comptent élargir cette expérience porteuse de tous les espoirs aux favelas de Rio au Brésil en introduisant ces moustiques génétiquement modifiés afin de lutter contre un autre virus répandu dans l’hémisphère sud : le terrible Zika.
Le virus Zika, qui touche les femmes enceintes et peut occasionner des malformations cérébrales chez les fœtus exposés au virus , est responsable de la fièvre Zika chez l’être humain. Il est transmis par la piqûre d’un moustique infecté du genre Aedes. Depuis 2015, il provoque une épidémie sur le continent américain ; le Brésil est le pays le plus touché avec plus de 1.5 millions de cas.