Beaucoup d’acquis mais encore tant de chemins à parcourir pour les femmes Tunisiennes. Etant la plus jeune députée de l’ARP, à 27 ans Nesrine Laâmari, députée du parti Machrou3 Tounes dévoile sa vision de la situation de la femme, dont le combat est de relever des défis qui sont loin d’être finis, mais au contraire ce n’est que le début de l’histoire. Interview …
Vous sentez-vous concernée par le 13 août, si oui, de quelle façon?
Je ne peux pas être une femme tunisienne libre, moderne et cultivée sans être concernée par la Journée nationale de la femme qui rappelle le militantisme de plusieurs femmes et hommes notamment Habib Bourguiba.
Pensez-vous qu’il y a une régression en matière d’acquis par la femme tunisienne ?
On ne peut pas parler de régression des acquis obtenus par les femmes tunisiennes parce qu’elles se sont imposées dans la société par leur militantisme. Elles ont été impliquées dans tous les combats et ont incarné la révolte contre toute autorité aliénante et assujettissante. Elles ont fait preuve de courage. Je veux aussi rendre hommage à la femme rurale qui milite pour se faire une place dans la société et contribuer au développement de leur pays .
La femme Tunisienne est elle aujourd’hui en danger?
Durant les 7 dernières années on a connu un danger causé par des islamistes qui portent des idées « wahabistes » et d’autres endoctrinés en Tunisie mais heureusement il y a des regroupements de femmes, des associations et des partis politiques qui refusent tout projet en décalage avec le statut de la femme tunisienne qui a toujours donné l’exemple et a su défendre ses acquis.
Quelle est votre perception de la scène politique d’aujourd’hui?
La scène politique est très perturbée surtout que plusieurs acteurs politiques n’ont pas saisi le changement démocratique dans le pays. Les leaders de plusieurs partis politiques n’ont pas voulu faire la passation aux jeunes.
Comment définissez-vous la femme tunisienne?
La femme tunisienne est la sauveuse de la nation. En Tunisie comme ailleurs, la femme n’est pas, par rapport à l’homme, moins importante dans la société et dans l’instauration de l’éducation et des moralités. Elle est la source même du pouvoir d’une société puisque c’est elle qui, en tant que première école a assuré depuis des décennies l’éducation des générations. A mon avis, la femme tunisienne est le résultat de modèles sociaux où modernisme et conservatisme sont combinés. Elle est aussi avant-gardiste et contemporaine puisqu’elle s’adapte vite aux progrès techniques actuels.