Invité sur les ondes radiophoniques, Abdellatif Mekki, un des dirigeants du mouvement, a dénoncé le mode de gestion du mouvement et la manière de prendre position et de prendre des décisions.
Il a déclaré que le mouvement à tendance à se diriger vers un système présidentiel qui n’absorbe pas les différentes positions des militants du mouvement, tout en poursuivant: « Il s’agit d’un signal dangereux qui conduirait probablement à une sorte de dictature ».
Abdellatif Mekki a évoqué dans ce contexte actuel, la manière dont le leader Habib Bourguiba procédait, en présidant son parti tout seul, alors que le pluralisme est la base de la démocratie. Et de poursuivre: « Si Bourguiba avait accepté le pluralisme des partis politiques, on n’en serait pas là et on aurait construit une démocratie depuis ce temps là. »
Et de poursuivre: « Le retour du chef du mouvement depuis 2011 a été sollicité de l’étranger, notamment après la publication de l’amnistie générale… et le fonctionnement démocratique du parti est plus que nécessaire, voire même urgent. »
Abdellatif Mekki et la culture démocratique
Abdellatif Mekki a souligné que cette demande n’est pas nouvelle et a déclaré que ce qui se passe est une perte de temps. Et de conclure: « La culture démocratique du mouvement doit être institutionnalisée. D’ailleurs, la nomination du bureau politique doit se faire en conformément au règlement intérieur du mouvement. »
Rappelons qu’il y a quelques semaines de cela, le bureau politique du Mouvement Ennahdha a mis l’accent sur le maintien de Youssef Chahed, arguant que cela devrait être plus efficace et pragmatique, dans le cas d’un éventuel remaniement ministériel. En d’autres termes, poursuivre le dialogue dans le cadre du consensus permettrait d’éviter la crise que traverse le pays.
Notons que plusieurs réunions ont eu lieu au Palais de Carthage depuis quelques temps, où la division règne, en grande partie autour du sort de Youssef Chahed qui n’a plus l’appui de son parti Nidaa Tounes; mais qui aurait en revanche bénéficié du soutien d’Ennahdha, à la condition de ne pas se présenter à l’élection présidentielle.