L’Aïd al-Idha la « fête du sacrifice » commémore la force de la foi d’Ibrahim, symbolisée par l’épisode où il accepte de sacrifier, sur l’ordre de Dieu, son unique fils Ismaël. Après son acceptation de l’ordre divin, Dieu envoie l’archange Gabriel (Jibrīl) qui, au dernier moment, substitue à l’enfant, un mouton qui servira d’offrande sacrificielle.
Célébrant le souvenir de cette dévotion d’Ibrahim à Dieu, les populations musulmanes sacrifient un animal, en général, un mouton, à cette occasion.
Redéfini, le sacrifice du mouton est désormais ancré dans la tradition, marquant l’aîd el-kebir. Préoccupation importante et priorité formelle, le sacrifice du mouton marque la vie familiale, suscite les jeux d’enfants et rompt le quotidien.
Le concept du sacrifice est souvent occulté, par l’impératif de la fête et la constitution d’une réserve de meguez et de quaddid.
Les aléas de l’achat du mouton mettent à l’ordre du jour une conjoncture sans événement : Les citoyens oublient la pénurie des médicaments, l’augmentation des prix, le développement du chômage etc.
Impératif de l’heure, la consommation. Durant cette période, le gouvernement est l’objet d’une indifférence : Exception conjoncturelle, les retraités se rappellent la décision d’augmenter leur traitement, avant l’aid et s’en inquiètent.
Autrement la discussion concerne le marché du mouton : entre mille dinars et 400 dinars. Se croyant concerné, le ministre de l’Agriculture croit devoir affirmer qu’on peut acheter un mouton convenable à 250 dinars, suscitant des démentis de la population.
D’ailleurs, l’aid est souvent l’occasion d’un retour au pays natal, afin que la fête du sacrifice soit célébrée, au sein des familles.
Evénement important, mais qui n’a pas suscité la mobilisation de l’opinion, au cours de cette trêve du mouton : Trois leaders tunisiens, membres de l’Association arabes des ulémas, viennent de se voir interdire d’entrée en Arabie Saoudite.
L’un d’eux, a perdu à cette occasion, sa deuxième nationalité saoudienne. Prenons la juste mesure de la gravité de cette situation, instituant une dépendance à l’étranger. Ne redevons-nous pas réexaminer la question de l’éligibilité des bénéficiaires d’une nationalité de complaisance ?