Le communiqué du Conseil de la Choura du mouvement Ennahdha dit non à l’égalité dans l’héritage. Il juge qu’elle est contraire aux préceptes de l’Islam et aux dispositions constitutionnelles. Une déclaration qui a fait l’effet d’un coup de tonnerre.
Présent lors de la conférence de presse du lancement de l’Alliance nationale, Marouen Falfel a souligné que c’est l’une des raisons pour lesquelles il est important de rassembler la famille centriste autour des valeurs sociétales. Il précise que le mouvement Ennhadha est dans une phase préélectorale.
« Ennahdha est dans la phase de pré-élection »
De son côté, Souhail Alouini du bloc parlementaire de l’Alliance nationale, a souligné que la position du mouvement n’est pas une première. Il a indiqué: « Rappelez-vous, lors de la loi sur la réconciliation économique, au départ le mouvement Ennahdha a refusé ce projet de loi, mais lors de la plénière, il a fini par voter en sa faveur. »
Et de poursuivre: « A mon avis, je pense que le communiqué est interne à leurs dirigeants. Quoi qu’il arrive ce projet de loi passera. Connaissant l’esprit de ce qui s’est passé avant, nous serons dans le cadre d’une conciliation. Je crois aussi qu’il y a des dessous de table dont nous n’avons pas connaissance. De ce fait, le message du Conseil de la Choura est un message adressé à ses bases. On en reparlera à la rentrée parlementaire. »
Il est à noter que la question de l’égalité dans l’héritage a fait polémique. Dans une déclaration radiophonique, Abdelkrim Harouni a souligné: « Nous refusons tout projet qui ne soit ni conforme à la Constitution ni aux textes coraniques. Nous sommes un Etat civil et la religion est l’islam. Tout comme, nous sommes attachés aux principes de l’islam. »
Par ailleurs, « l’égalité dans l’héritage constitue un projet civilisationnel », affirme Bochra Bel Haj Hamida, présidente de la Colibe; tout en poursuivant: « Les Tunisiens ont besoin de débattre sur des questions de fond, mais aussi sur l’avenir de leur société, de leur citoyenneté. »
Le mouvement Ennahdha dit non à l’egalité dans l’héritage, et veut imposer sa décision à tous les tunisiens. Il est plus que temps de séparer, définitivement, la religion de la politique.