L’expert économique Ezzeddine Saidane commente la possibilité de lancer un emprunt obligataire en devise destiné aux Tunisiens résidents à l’étranger.
Ezzeddine Saidane a affirmé que chaque pays qui passe par une conjoncture économique difficile doit examiner toutes les solutions possibles. Il rappelle que les réserves en devise ont enregistré une baisse à 71 jours d’importation.
Médicaments, alimentation et hydrocarbures sont les produit prioritaires en matière d’importation affirme-t-il. Pour lui, descendre en dessous de 90 jours d’importation compliquera l’importation de ces trois produits. Par ailleurs, il a affirmé que dans le cas du lancement d’un emprunt obligataire, les marchés internationaux vont comprendre qu’il s’agit d’un message négatif et que le pays n’est pas capable d’honorer ses dettes.
Emprunt obligataire en devise ou le dernier recours
Ezzeddine Saidane a expliqué l’existence de trois moyens pour alimenter les réserves en devise. Il s’agit de l’exportation, le tourisme et les transferts des Tunisiens résidents à l’étranger. Pour l’économiste, l’endettement extérieur demeure un mauvais moyen pour arriver à cette fin.
Revenant sur la situation économique, l’intervenant a indiqué que le déficit de la balance commerciale a atteint dix milliards de dinars pendant les premiers sept mois de 2018. Soit une augmentation de 15% par rapport à la même période de l’année dernière. Quant à la valeur du dinar, il a enregistré une chute de 30%. Malgré des récoltes exceptionnelles en huile d’olive et en dattes, le déficit de la balance commerciale n’a pas baissé.
En ce qui concerne l’initiative de de la Banque centrale de Tunisie, l’intervenant en a regretté l’existence même. Il s’agit d’une initiative qui contient un message négatif pour les marchés internationaux. Cela signifie que «la Tunisie a tout essayé et qu’il ne lui reste plus qu’à recourir à un emprunt obligataire auprès des TRE», explique-t-il.
Par ailleurs, il s’est interrogé sur l’existence d’une étude d’impact concernant cette initiative. Il estime que l’emprunt ne doit pas se solder par un échec. L’ARP a donné l’autorisation à la Tunisie de sortir sur les marchés internationaux pour lever un milliard de dollars. L’économiste a indiqué que cela est dû à la conjoncture critique.