L’affaire du viol de la jeune adolescente âgée de 15 ans, kidnappée au domicile de sa grand-mère, a choqué et révolté l’opinion publique. D’après les statistiques de l’Association tunisienne des femmes démocrates ATFD, le nombre des victimes de viol est en hausse. Il atteint 1050 cas depuis le 14 janvier 2011.
Néziha Laâbidi, ministre de la Femme, a souligné que le rapport du médecin-légiste est catégorique. La jeune fille a été violée par 5 individus durant 3 jours. Ces énergumènes ont pénétré de force au domicile de la grand-mère à Goubellat (Béjà). Après avoir agressé la vieille dame, ils ont kidnappé la jeune fille.
Aujourd’hui, il est tragique de constater que ces mêmes viols sont devenus monnaie courante.
Ayda Ben Chaâbane: « Ce genre de crime est le fruit de l’impunité »
La présidente du Réseau Coalition pour les Femmes de Tunisie a indiqué : « C’est la conséquence de l’impunité qui sévit dans le pays ».
Alors que la loi-cadre sur la violence contre les femmes est très claire. Elle ajoute: « C’est le laxisme et la banalisation de tels actes qui sont les premiers responsables ».
« Nous avons dépassé le stade des crimes individuels »
De ce fait, Mme Ben Chaâbane a souligné: « Nous avons dépassé le stade des crimes individuels ». Et d’ajouter : « Le pays dans lequel nous vivons favorise le crime organisé avec la complicité des uns et des autres ».
« Malheureusement, l’impunité demeure le maillon faible de la justice tunisienne », a-t-elle renchéri.
Evoquant les tragiques faits de Goubellat (Béjà), la ministre a annoncé que la grand-mère vient de succomber à ses blessures. Sur le signalement de la jeune victime, la police a procédé à des arrestations.
A ce stade l’on ne peut s’empêcher de s’interroger à quoi sert une loi sur les violences à l’égard des femmes si on ne l’applique pas dans toute sa rigueur ?