Pourquoi la Finlande possède-t-elle un système éducatif aussi performant? Quels sont les secrets de l’excellence de l’école finlandaise? Faut-il s’inspirer de ce modèle sachant que la Tunisie figure, hélas, au bas du tableau du dernier classement du test Pisa (65ème sur 70 pays)?
Dans le monde entier, la Finlande, un petit pays scandinave d’à peine 5.5 millions d’habitants, est devenue l’objet de toutes les attentions. Les spécialistes de l’éducation scrutent à la loupe le système éducatif performant de la Finlande. Ce système s’est hissé ces dernières années aux premiers rangs du test PISA.
Qualité et équité
En plus de ce classement insolent, une constatation saute aux yeux. Les inégalités entre élèves finlandais d’une région à l’autre sont parmi les plus faibles du monde. Ainsi, ce modèle a réussi à allier la performance et la qualité à l’équité, l’ambition suprême de l’enseignement et de l’éducation depuis… Charlemagne!
Pourtant, les écoliers finlandais passent moins de temps à étudier que leurs camarades des autres pays. De plus, l’Etat finlandais alloue des ressources très modérées à son éducation gratuite, mais de grande qualité par rapport à de nombreux autres pays.
Education : l’exception finlandaise
Lors d’une visite récente en Finlande, une équipe de spécialistes de l’éducation dirigée par Pablo Pena et Armando Chacon ont rédigé un rapport commandité par la Banque mondiale. Ils ont essayé de percer les secrets de la performance finlandaise.
Selon ce rapport, l’école en Finlande défie les conventions, avec un seul examen standard à la fin du deuxième cycle du secondaire. Presque pas de devoirs à la maison, des programmes d’une large flexibilité et une autonomie pédagogique totale. Une place de choix est accordée à l’éducation artistique et sportive. Il y a aussi une autonomie pédagogique totale dont jouissent les enseignants. Et ça marche!
Le prestige des enseignants
Le rapport destiné à la Banque mondiale a notamment attribué l’exploit de ce pays scandinave en matière de l’éducation au rôle clé des enseignants qui jouissent en Finlande d’un grand prestige dans ce pays.
Jusqu’au début des années 70, la formation des enseignants s’effectuait dans des écoles normales de niveau inégal. Les enseignants devaient ensuite suivre strictement les programmes et étaient soumis au contrôle d’inspecteurs.
En 1974, une réforme a transféré la formation des enseignants à l’université. Et, en 1979, celle-ci a encore gagné en rigueur, en exigeant l’obtention d’un master pour exercer le métier.
Les enseignants déjà en poste ont reçu une formation approfondie visant à faire de l’école une expérience enrichissante pour l’élève.
En effet, le système finlandais repose sur des enseignants de très grande qualité, extrêmement bien formés et impliqués et jouissant d’un prestige social sans équivalent.
Le drame des universités tunisiennes
Toutefois, le modèle le finlandais est-il transposable pour les pays souffrant de carences criardes en matière d’éducation, à l’instar de la Tunisie?
La réponse est oui, on peut tirer une multitude d’enseignement de l’école finlandaise, selon les auteurs de ce rapport.
En dépit des contextes culturels spécifiques d’un pays à l’autre, il est possible de hisser le système éducatif vers le haut en valorisant le métier de l’enseignant, tout en le soumettant à des modalités d’inspection, de suivi et de contrôles très vigoureuses; sachant qu’il a fallu des décennies aux Finlandais pour parvenir à ce résultat pour devenir l’un des systèmes éducatifs les plus performants du monde.
Reste une question essentielle pour notre pays : comment former des enseignants de qualité si aucune des universités tunisiennes ne figure au classement des meilleurs 500 universités du monde?
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