Les actes racistes se font de plus en plus nombreux en Tunisie et la sphère virtuelle n’y échappe pas. Une déclaration sur les réseaux sociaux d’une biologiste et fonctionnaire dans le secteur de la santé publique a suscité l’indignation. Sa publication est chargée de propos discriminants.
Ce fonctionnaire de l’Etat, se disant soucieux «de la santé de notre peuple et de nos enfants», appelle à instaurer un «certificat d’aptitude avec bilan sanguin (sérologique)» au personnel du marché «(poissonnier, boucher…) ».
En effet, elle justifie cet appel par le fait qu’elle a remarqué «l’embauche de beaucoup d’Africaines». S’en est suivi sans attendre, la publication d’un communiqué par l’Association Tunisienne de Prévention Positive (ATP+) pour dénoncer ces propos et exprimer son indignation.
De fausses allégations qui induisent en erreur ceux qui les lisent pour plusieurs raisons. Parmi lesquelles le fait que cette «suggestion» est fondamentalement contraire à l’éthique médicale.
Ainsi, on peut lire dans le communiqué que: « Les professionnels de la santé connaissent très bien que le dépistage sérologique des maladies est basé sur certains principes universels, dont le consentement (dépistage volontaire), la confidentialité et les conseils… Ainsi, il est immoral et illégal de soumettre une personne à un test de dépistage à son insu ou de façon coercitive. »
Le secteur de la santé obéit à l’éthique médicale
Par ailleurs, le secteur de l’emploi est régit par des lois qui garantissent les droits des travailleurs, notamment sur le plan médical.
L’association rappelle que « l’examen médical d’aptitude à l’emploi est effectué gratuitement par le médecin du travail ».
Cet examen comporte le cas échéant les examens cliniques, radioscopiques et de laboratoire (Article 62) qui n’inclut pas la sérologie VIH et les hépatites.
Il n’est donc en aucun cas mentionné que ces examens sont imposés et doivent être pratiqués à l’insu de la personne et de manière coercitive et discriminante.
Le consentement et la communication des résultats dans le respect du secret médical font partie des droits fondamentaux.
L’Association Tunisienne de Prévention Positive (ATP+) interpelle de ce fait les autorités concernées afin de réagir officiellement sur ces propos.
Certains de nos compatriotes semblent oublier que la Tunisie est au centre de l’Afrique. C’est dire l’étroitesse de leur esprit et l’étendue de leur racisme qu’ils n’arrivent plus à cacher.