Hier, le Mufti de la République a annoncé que demain, mardi 11 septembre , sera le début du nouvel an musulman soit le premier jour du mois Muharram de l’an 1440 de l’Hégire.
D’après la présidence du gouvernement, les agents de l’Etat , les collectivités locales et les établissements publics à caractère administratif , le mardi 11 septembre 2018 est un jour férié chômé et payé.
Coincidence du calendrier cette année, le nouvel an juif « rosh hashana » est fêté à la même date. Le nouvel an de l’Hégire a-t-il gardé toute son aura depuis ?
Nouvel An de l’Hégire : origine?
Certains Tunisiens estiment que s’il y a un nouvel an à fêter, c’est bien celui de l’Hégire. Sous-entendant que le nouvel an grégorien est purement administratif.
Ras el am el Hijri, rappelons-le, marque le jour de la migration de notre Prophète Mohamed (SAS) de la Mecque à Médine.
C’était en 622 de l’ère chrétienne, quand le prophète Mohammed quitte la Mecque, sa ville natale, pour fuir ses ennemis. Ce jour-là marque le début de l’ère et du calendrier musulmans. Vu que le Coran prescrit que le mois de Ramadan débute par l’observation de la nouvelle lune, l’année lunaire a été adoptée. C’est ainsi qu’ un mois musulman correspond à un cycle lunaire de 29 ou 30 jours.
Fuyant la persécution, le Prophète rallie secrètement à Yathrib accompagné des «muhajirun» ou compagnons dont Abou Bakr Es-Seddiq. Imaginez en ce temps là, un voyage de 430 kilomètres. La distance qui sépare La Mecque de Yathrib.
Ils y sont accueillis par les «Ansars» du Prophète, ceux qui l’ont soutenu: les deux tribus des Aws et des Khazraj. Yathrib adopte le nom de Médine et, plus tard, devient la ville du Prophète. Ce jour mémorable a ainsi scellé la création de la première communauté musulmane. Les traditions ont-elles résisté à l’usure du temps?
Signification des plats préparés:
La célébration commence la veille, par le couscous à la viande séchée (kadid) prélevée du mouton de l’Aïd. La préparation de ce plat se fait dans un couscoussier (ma9foul en dialecte tunisien) pour clore l’année.
Le couscous se prépare avec les réserves de l’année précédente, à la sauce blanche et sans pois chiche . Blanc pour une année sans chagrin, et les fèves remplaceront les pois chiches car « homs » en dialecte tunisien exprime la tristesse.
Le premier jour du Nouvel an hégirien, les Tunisiens préparent la mloukhiya . Ce plat se prépare en utilisant la poudre de corète (plante potagère dont les feuilles donnent une poudre de couleur verte). Cette couleur exprime la chance et l’espoir pour les Tunisiens. La mloukhiya symbolise ainsi la fertilité, le bonheur et les bonnes nouvelles.
Certains prépareront une soupe «jari» pour que la nouvelle année passe vite et sans soucis. Généralement, «hlelem» ou «rechta» .
Enfin, un dessert sucré clôt le repas. Pour une année tout en douceur.
Pour conclure, veiller à la préservation de ces traditions qui font notre spécificité pour les inculquer aux générations à venir est le devoir de chaque Tunisien. Car il y va de la pérennisation de notre culture !