Il n’y a plus de doute : les réseaux sociaux ont un effet, sur le cerveau, proche de certaines substances additives à l’instar de la cigarette.
De New York à Sydney, de Bombay à Tokyo en passant par les villages les plus reculés d’Afrique, le constat est le même : tous les ados sont addicts à leurs téléphones portables « intelligents ».
« L’arrivée du smartphone a changé radicalement tous les aspects de la vie des adolescents, de la nature de leurs interactions sociales à leur santé mentale. La tendance s’observe parmi les riches comme chez les pauvres ; quelle que soit l’origine ethnique, dans les villes, les banlieues et les petites villes. Du moment qu’il y a une antenne-relais, il y a des adolescents qui vivent leur vie sur le smartphone », c’est le constat établi par Jean M. Twenge, docteur en psychologie et professeur à l’université San Diego, dans une longue enquête publiée récemment dans la prestigieuse revue américaine The Atlentic.
Réseaux sociaux : déconnexion avec le monde réel
Qui est coupable ? Le smartphone pardi ! En effet, les adolescents se « cristallisent » sur les réseaux sociaux, se renferment sur eux-mêmes.
Ils sont victimes de la comparaison avec leurs pairs qui mettent en scène leur privilèges sur Facebook ou Instagram. Ils n’arrivent même plus à se séparer de leurs portables la nuit.
Certes, ce phénomène n’épargne pas les adultes, mais touche encore plus les jeunes ayant grandi avec un téléphone dans les mains.
Ce constat n’est pas nouveau : l’influence des smartphones sur la sociabilité des jeunes de tous les pays est incontestable. Moins de temps qu’on passe avec les amis, moins de virées avec les copains, moins de sommeil, moins de connexion avec le monde réel et …plus de solitude et de détresse morale.
A tel point que certains chercheurs américains se demandent même si la baisse de la consommation d’alcool et de drogue aux USA n’est pas la conséquence de l’utilisation massive de smartohones chez les jeunes.
Une addiction remplace une autre !
Solitude et spleen
Entre 2000 et 2005, le nombre d’adolescents américains qui avaient l’habitude de rencontrer leurs copains presque tous les jours a chuté de plus de 40%.
« Ce n’est pas simplement une question de jeunes qui font moins le fête, mais des jeunes qui traînent de moins en moins ensemble. C’est quelque chose que les jeunes avaient l’habitude de faire : ils ont tous été remplacés par des espaces virtuels accessibles par les applications et le web ».
Dans le même temps, le pourcentage d’adolescents atteints de syndromes dépressifs, déclarant se sentir seuls et commettant des tentatives de suicide a « atteint des sommets », explique l’auteure de l’enquête.
D’ailleurs, les chercheurs en neurologie sont affirmatifs : oui les réseaux sociaux ont un effet sur le cerveau proche de certaines substances additives, comme le tabagisme.
De plus, ils « poussent » les utilisateurs à l’addiction. Selon Ofir Turel, professeur en systèmes d’information à l’université de Californie, « l’usage excessif de Facebook est associé à des changements dans le circuit de la récompense « .
Contrairement à la télévision, les réseaux sociaux offrent des « récompenses immédiates ». Ainsi, l’internaute ne sait jamais combien de j’aime il va récolter ou sur quelles vidéos il va tomber. « C’est comme si on plaçait des gourmandises différentes chaque jour dans votre frigo : vous auriez beaucoup de mal à résister à l’envie de l’ouvrir « , souligne t-il.
Et la boucle est bouclée.