2100 médecins auront quitté la Tunisie en 2020. Encore un coup dur pour la santé publique.
C’est ce qu’annonce Mohamed Hédi Souissi, SG du Syndicat des médecins, des pharmaciens et des dentistes de la santé publique. Il s’agit d’un nouveau cri d’alarme lancé par un médecin. D’après lui, cette situation est due à plusieurs facteurs : la multiplication des cas de violence contre le corps médical, la détérioration de l’infrastructure et des équipements médicaux dans les hôpitaux. Par ailleurs, cette fuite des compétences se fait en faveur du secteur privé et en faveur de l’étranger.
En effet, les problèmes matériels ne manquent pas. L’heure de garde d’un médecin résident varie entre 440 millimes et cinq dinars, selon la spécialité, regrette-t-il. La rupture des programmes de réforme et la valse des ministres de la Santé au sein du gouvernement sont, entre autres, les raisons principales de la crise en question, d’après lui.
En effet, une réunion avec le ministre de la Santé se tiendra prochainement pour revenir sur ces problèmes. Il a indiqué que la privatisation commence à gagner du terrain dans le secteur public de la santé. Dans ce cadre, il cite l’activité privée complémentaire.
Réformer les hôpitaux est le premier pas vers la réforme de la santé publique en Tunisie
L’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) a élaboré une étude intitulée « L’hôpital tunisien de demain ». Cette étude a établi un diagnostic et des recommandations pour le secteur. Elle a ciblé 2326 structures de santé sur l’ensemble du territoire tunisien. L’étude a mis l’accent sur l’inégalité régionale dans le secteur de la santé. La plupart des hôpitaux universitaires sont situés dans les grandes villes, ce qui complique l’accès à la santé des habitants des régions de l’intérieur. L’étude affirme que le secteur public emploie 94% des paramédicaux, 47% des médecins, 23% des pharmaciens et 19% des dentistes.
Toujours selon l’étude, le secteur de la santé publique en Tunisie souffre d’un déficit estimé à 400 millions de dinars. Toutefois, ce déficit persiste malgré l’augmentation du nombre des lits qui a atteint 19494 lits, soit un lit pour 570 habitants.