Cinq mois après la tenue des premières élections municipales, quelles sont les conclusions finales? Tel est l’objectif de la conférence de presse organisée par la Mission d’observation électorale de l’Union européenne.
Fabio Massimo Castaldo, Chef observateur de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) en Tunisie a évoqué la consolidation des acquis démocratiques de la Tunisie. Il a considéré que l’ISIE a relevé le défi d’organiser des élections municipales crédibles. Cela dit, selon lui, ces élections ont néanmoins révélé certaines faiblesses. « Il est important de les résoudre à l’approche des échéances électorales de 2019 », a-t-il souligné
Plus largement, il a insisté sur la nécessité incontournable de mettre en place les contre-pouvoirs prévus par la Constitution, particulièrement la Cour Constitutionnelle. Ce qui va permettre aux instances constitutionnelles indépendantes d’exercer pleinement leur mission de garanties démocratiques.
« C’est très important pour nous de permettre d’affronter d’une façon sereine les élections 2019 qui représenteront un test fondamental pour la tenue et l’enracinement de la démocratie tunisienne », a-t-il souligné.
Qu’en est-il du désintérêt des jeunes pour le vote aux municipales?
A cette question, M. Castaldo a répondu: « Il faut remarquer que la décentralisation ne fait pas partie de la culture tunisienne. C’est un phénomène nouveau. Aujourd’hui, on a commencé un parcours très important pour une démocratie de proximité. Cela pourra expliquer le faible taux de participation. Les jeunes sont déçus, mais je peux le comprendre. Et je leur lance un appel, s’ils ne s’occupent pas de la politique, c’est la politique qui s’occupera de leur avenir. »
Et de poursuivre: « Je pense que ce pays a un capital humain d’intelligence, de créativité qui doit être mis dans les conditions d’être exploité. Je veux garder de l’optimisme sur le taux de participation aux prochaines élections ».
« Le processus démocratique ne peut se passer qu’avec une ISIE forte »
Au-delà du scrutin crédible et de l’enracinement de la démocratie tunisienne, M. Castaldo a mis l’accent sur le renforcement de la transparence de la gestion du processus électoral.
Il a rappelé dans ce contexte: « Le processus démocratique ne peut se réaliser qu’avec une ISIE forte, capable de gérer et de superviser le processus électoral de façon efficace et crédible. »
Le rapport a formulé 21 recommandations techniques soumises à la considération des autorités tunisiennes, de l’ISIE, des partis politiques et de la société civile. La mission recommande la création d’un contentieux spécifique à la campagne électorale et la simplification des procédures de recours post-électoraux.