Encore un nouveau casse-tête chinois pour Facebook, le premier réseau social du monde et ses plus de deux milliards d’usagers à travers le monde. Des pirates avaient pris le contrôle de 50 millions d’utilisateurs, afin d’accéder à des données figurant dans leurs profils.
« Un attaquant a exploité une vulnérabilité technique pour voler des outils d’accès permettant de se loger dans le compte Facebook d’environ 50 millions de comptes. Ce qui a permis à des pirates de prendre le contrôle de comptes d’utilisateurs et d’accéder ainsi à leurs informations figurant sur leurs profils (noms, genre, ville…), grâce au piratage de la fonctionnalité« , a déploré, vendredi dernier le patron de Facebook Mark Zuckerberg, lors d’une conférence téléphonique. Selon lui, la faille a été réparée.
Pour sa part, Guy Rosen, un haut responsable du groupe Facebook, a reconnu ne pas savoir qui était derrière l’attaque. Il a précisé que les pirates n’ont pu mettre des publications sur les comptes piratés, ni accéder aux messages privés.
Toujours selon la même source, les mots de passe n’ont pas été compromis, pas plus que des informations de cartes de crédit. Par mesure de prudence, le premier réseau social du monde a suspendu la fonctionnalité et déconnecté les 50 millions de comptes piratés.
Annus horribilis
Rappelons que Facebook est soupçonné d’avoir servi de plateforme de manipulation politique pendant la campagne présidentielle américaine de 2016, et notamment d’avoir permis à la sulfureuse firme britannique, Cambridge Analytica, de collecter les données de dizaines de millions d’utilisateurs à leur insu.
A noter que Facebook a fini par admettre publiquement que ce cabinet d’analyses travaillant pour la campagne électorale de Donald Trump en 2016, avait pu collecter illégalement les profils de 50 millions d’utilisateurs du réseau social, soit environ un tiers de ses membres actifs en Amérique du Nord.
Inquiétudes
Et ce n’est pas tout. Facebook est accusé par le prestigieux New York Times d’avoir partagé les données personnelles de ses utilisateurs avec au moins une soixantaine d’entreprises géants des nouvelles technologies comme Samsung, Microsoft, Apple ou Amazon.
Suite à une minutieuse enquête, le quotidien américain affirme que ces entreprises ont également pu récupérer des informations sur les amis des utilisateurs, voire les amis d’amis.
Le fond du problème c’est que ce réseau social avec ses deux milliards d’utilisateurs à travers le monde entier, s’est transformé en un mastodonte publicitaire de taille planétaire. Parce qu’il offre des possibilités de ciblage sans équivalent, grâce à toutes les données personnelles dont il dispose.
Il est fort improbable que Facebook revienne un jour sur ce qui a fait son succès. Et ce, en dépit de la campagne de suspicion et de méfiance qu’il suscite désormais chez ses utilisateurs. Et malgré la prise de conscience chez beaucoup d’internautes, qui se sont soudainement inquiétés de la diffusion de leurs données personnelles.
Il ne faut pas tuer la poule aux œufs d’or, n’est-ce pas Monsieur Zucherberg ?