Intervenant dans le cadre du séminaire « Quel avenir pour les retraités ? », Imed Derouiche, PDG de Séniors Intérim, a indiqué que les retraités en Tunisie ne peuvent pas se permettre de ne pas travailler ni de passer tout leur temps dans les cafés dans la conjoncture socio-économique actuelle. Pour défendre sa thèse, il ne manque pas de multiplier les arguments.
Pour lui, tout le monde se concentre sur la question de la retraite qui est comparable à une bombe à retardement. Il soutient que partout dans le monde les systèmes de retraite enregistrent une faillite, y compris aux États-Unis, à l’exception des retraites privées ou des fonds de pension qui détiennent la majorité des capitaux des grandes sociétés internationale y compris les sociétés pétrolières. Les fonds de pensions détiennent 40% d’une société pétrolière anglaise. Par rapport à la situation dans le monde, la situation de la Tunisie n’a rien d’unique avance Imed Derouiche.
La crise grecque en est le meilleur exemple d’ailleurs. Puisque ce pays sortira de l’austérité fin 2018. L’un des plans de restructuration de l’économie en Grèce était la réduction des pensions de retraite de 30% en moyenne. « En pratique, on ne peut pas faire cela en Tunisie », affirme-t-il. Et de s’interroger pour savoir si les retraités en Tunisie ont subi un « effet à la grec ». En convertissant la pension d’un retraité tunisien en euro, on constate une chute du pouvoir d’achat de 50% au niveau international.
Les retraités en Tunisie sont dans le pétrin
« Votre pouvoir d’achat est en train de fondre comme un cornet de glace sous un soleil de plomb », dit-il en s’adressant aux retraités présents à l’événement, tout en rappelant le coût de l’accès à la santé. Le retraité, en Tunisie comme d’ailleurs dans le monde, est dans le besoin affirme l’intervenant.
Par ailleurs, un autre scénario est prévisible. En 2035, 90% des métiers qui existent actuellement dans le monde vont disparaître. L’avion à un seul pilote c’est pour 2023. Le métier d’orthodontiste a disparu aux Etats-Unis, etc. Maintenant, le monde est ouvert à l’économie onligne. Cette jeunesse qui est supposée travailler et financer les caisses de retraite des retraités aujourd’hui va voyager. « Autrement dit, cette jeunesse peut travailler en ligne aux Etats-Unis et verser sa pension de retraite dans un autre pays », explique-t-il. Avant de considérer que cela menace encore la viabilité des caisses de retraite, puisque des fonds manqueront à l’appel.