Longtemps méconnue en Tunisie par le grand public, la fièvre à virus du Nil occidental ou à Virus West Nile (VWN) (re)fait son apparition. Elle suscite l’inquiétude et de vives interrogations.
Depuis sa première identification en Afrique de l’Est, cette maladie causée par le virus du Nil occidental est à l’origine de plusieurs flambées épidémiques à travers le monde. Cette maladie touche sans exception tous les continents.
La Tunisie n’échappe pas à la règle, ayant déjà enregistré par le passé trois épidémies en 1997, 2003 et 2012.
Deux facteurs essentiels assurent la transmission du virus. Les oiseaux migrateurs, transportent au printemps le virus depuis l’Afrique vers des zones tempérées d’Europe et d’Asie.
Puis la maladie se transmet à l’homme par la piqûre de moustiques communs, les Culex et non par le moustique-tigre, vecteur de la dengue et du Zika.
Enfin, les facteurs climatiques jouent un rôle crucial. En effet, la maladie est favorisée par une pluviométrie estivale importante suivie de fortes températures en automne.
Virus du Nil occidental : pas de symptômes graves
Cependant, c’est une maladie bénigne pour la majorité des individus. La fièvre à virus West Nile n’engendre aucun symptôme dans 80% des cas. Dans les 20% des cas restants, les personnes infectées développeront les symptômes suivants : une fièvre, des céphalées, une asthénie, des douleurs, des nausées, des vomissements et, à l’occasion, une éruption cutanée (sur le tronc) et une adénopathie (gonflement des ganglions).
Ainsi, moins de 1% des personnes infectées présentent des symptômes graves, comme ceux d’une méningite ou d’une encéphalite.
Et parmi les patients développant la forme neuroinvasive de la maladie, 4 à 14% décèdent.
Par ailleurs, fait important à savoir, la fièvre à du Nil occidental est, à l’instar d’autres maladies virales, dangereuse et potentiellement fatale pour les personnes vulnérables dont les enfants, les personnes âgées et les patients immunodéprimés.
Dans le cas de la Tunisie, les dispositions prises par les autorités sanitaires relatives à surveillance et la déclaration des maladies, ne datent pas d’hier.
En effet, l’Observatoire national des Maladies nouvelles et émergentes dispose d’un protocole bien définit pour la prise en charge et la déclaration des cas suspects.
Dans ce contexte, la vigilance est de mise. Certaines mesures peuvent être appliquées pour diminuer l’exposition au virus.
Ensuite, les efforts se concentrent sur la lutte contre le vecteur par l’utilisation de moustiquaires, de produits répulsifs et en portant des vêtements longs de couleur claire (chemises à manches longues et pantalons).
Enfin, il s’agit de prévenir et de concentrer les efforts de lutte contre cette maladie pour la contenir aussi rapidement que possible.