À Ecomondo, la communauté scientifique, les institutions et les entreprises européennes feront le point sur les solutions et les stratégies qui permettent de garantir la disponibilité du phosphore grâce à l’économie circulaire.
Après Berlin et Bâle, le 3ème European Nutrient Event se tiendra jeudi 8 et vendredi 9 novembre au parc des expositions de Rimini, au cours de la Green Technologies Expo de IEG.
Élément indispensable à l’agriculture, inséré par l’UE parmi les matières critiques, le phosphore peut être nocif s’il est déversé de manière incontrôlée dans les eaux.
En grec, son nom signifie « porteur de lumière », mais le phosphore n’existe pas dans la nature à l’état élémentaire. Cette matière première est indispensable à l’agriculture pour la production de fertilisants et donc des produits destinés à notre alimentation. Il est aussi un composant fondamental des cellules humaines, risque de devenir une « matière obscure » au vu de la difficulté de le trouver, mais aussi du danger lié à sa dispersion dans l’environnement.
Le phosphore : d’où vient-il , où va t-il ?
L’Europe dépend à 90 % des importations de ce minerai, qui est extrait des gisements de minerai concentré, en particulier au Maroc, en Chine et aux États-Unis. Les réserves affichent cependant une contraction progressive et l’on prévoit donc une augmentation du prix de cette ressource au cours des prochaines années.
Au niveau mondial, on estime que 20 % seulement de la part extraite des dépôts de minerai arrive à l’homme à travers la chaîne alimentaire (efficacité d’utilisation). En effet, une bonne partie du phosphore se perd dans la nature. Les eaux le véhiculent lorsqu’il s’accumule dans les terrains. Il faut prévoir urgemment des systèmes innovants permettant d’économiser, de récupérer les flux de déchets et de recycler les fertilisants bio-durables. Les boues d’épuration, les déchets organiques et les effluents zootechniques ou les déchets agroalimentaires sont les éléments les plus intéressants pour réaliser des parcours de bioéconomie circulaire.
Le phosphore : un élément chimique critique!
Ce n’est pas un hasard si l’Union européenne l’a ajouté à la liste des matières critiques. Tandis que la gestion durable du phosphore a été identifiée comme la troisième parmi les limites les plus critiques de notre planète. Que faire ?
Le sujet figure depuis longtemps au programme de la communauté scientifique et des organismes politiques internationaux. Pour faire le point sur les difficultés et les solutions, le rendez-vous de référence est le troisième European Nutrient Event. L’action d’innovation européenne Horizon 2020 Smart Plant, l’European Sustainable Phosphorus Platform et la Piattaforma Italiana del Fosforo et le Groupe HERA co-organisent cet événement.
Une initiative durant deux jours qui, après Berlin en 2015 et Bâle en 2017, se tiendra cette année pour la première fois en Italie. Ecomondo est la grande manifestation consacrée à l’économie green et à l’économie circulaire organisée par Italian Exhibition Group qui en est cette année à sa 22ème édition. Francesco Fatone, professeur de l’Università Politecnica delle Marche, membre du comité technique et scientifique d’Ecomondo et coordinateur du projet européen Smart-Plant, a dirigé cette initiative.
L’Italie s’ intéresse de près au phophore
Cette année, la troisième édition du European Nutrient Event se concentre justement sur les pays de la région méditerranéenne. A commencer par l’Italie qui verra, sous peu, comme l’a prévu la dernière loi sur le budget, l’institution de la Piattaforma Italiana del Fosforo (Plateforme italienne du phosphore).
Celle-ci a pour objectif d’encourager une législation adéquate et de plus en plus nécessaire. Ainsi la récupération et la réutilisation du phosphore se fera en introduisant des modèles de gestion circulaire des cycles d’épuration des eaux usées et des déchets. Des pays, tels que l’Allemagne, la Suisse, la Finlande, la Suède et le Danemark ont déjà légiféré sur l’obligation de récupérer et de gérer le phosphore de manière durable.