Dans d’autres pays, avoir une surproduction est de bon augure. Par contre, en Tunisie, quand les conditions climatiques favorisent l’abondance, c’est la panique. Car il n’existe pas de politique agricole claire. La crise du lait à laquelle nous faisons face aujourd’hui est la suite d’une mauvaise politique depuis 2015.
Crise du lait : aux origines de la crise
L’année 2015 était une année pluvieuse où l’herbe a poussé en abondance. Les stocks de lait se montaient à 70 millions de litres. Du jamais vu pour la Tunisie. Le Givlait, ainsi que les industriels avaient alors demandé l’ouverture d’un marché d’exportation qui a été refusé par le ministère du Commerce pour exporter ce surplus de production.
Grave erreur, puisque ce mauvais choix a induit la crise actuelle. Le marché tunisien ne pouvait absorber cette quantité de lait. Les industriels n’achetaient plus alors la totalité de la quantité de lait collectée. Les collecteurs aussi, n’achetaient qu’une partie du lait chez les producteurs. Ces derniers se trouvant avec des invendus, commencèrent à vendre des vaches laitières de leur cheptel. La sécheresse et la réduction des troupeaux des années suivantes ont diminué la quantité de lait produit.
Aujourd’hui, le manque de visibilité sur l’ensemble de la filière, ainsi que des politiques agricoles gouvernementales mettent en péril toute la filière. De plus, les subventions allant à l’encouragement de la consommation, au lieu d’aider les producteurs, créent des distorsions sur le marché et sont inefficaces. L’importation de dix millions de litres de lait belge est un autre coup de massue pour le producteur tunisien, rendant l’avenir de cette filière plus incertain. La contestation des agriculteurs ce dimanche montre que la filière laitière n’est pas la seule à se trouver en difficulté, suite à la surproduction agricole.
Les pommes de terre et les oignons : une nouvelle crise à l’horizon
En effet, ce dimanche, des agriculteurs producteurs de légumes ont détruit des quantités importantes de pommes de terre et d’oignons. Ils dénoncent l’absence de stratégie du gouvernement et de devoir faire face seuls à l’écoulement de leur surproduction.
Pour manifester leur colère, ces agriculteurs, originaires du Gouvernorat de Jendouba, ont jeté plus de 2500 tonnes de pommes de terre saisonnière et environ 4000 tonnes de la récolte d’oignon. Ils expliquent leur geste par leurs difficultés à écouler leur production.
Sur les ondes radiophoniques, l’un d’eux a déclaré : « On nous dit de produire plus. On augmente notre production, mais après voici les conséquences! Les prix baissent sur le marché et les coûts de stockage deviennent plus élevés. Nous sommes perdants. »
Enfin, ils demandent à l’Etat de les aider à commercialiser leur production, en maintenant les prix de vente et en diminuant les frais de stockage.
Sbah khir,
Que faire de la surproduction ?
Voici une idée très simple, et qui serai très efficace.
Congelé le surplus dans une usine, et le vendre a l’export, en même cela créera de l’emploi, la nourriture ne sera pas gaspillé, et des devises rentreront au pays 🙂