La co-détentrice du prix Nobel de la Paix Nadia Murad appelle à ce que les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) soient jugés pour leurs crimes contre la communauté yézidie en Irak.
En effet, elle avait été capturée et vendue comme esclave avec d’autres femmes yézidies par des hommes de Daech, en août 2014. Elle fut victime d’agressions sexuelles comme beaucoup de femmes yézidies. Depuis son évasion, elle s’est faite la porte-voix du peuple yézidi, pourchassé et massacré par les membres de l’Etat islamique. Car cette minorité religieuse a subi les pires persécutions, accusée d’être athée, puisqu’elle ne croit en aucun livre saint. Son histoire, Nadia Murad l’a publiée dans son livre : « Pour que je sois la dernière ».
En outre, le prix Nobel de la Paix lui a été attribué le 05 octobre dernier, conjointement avec Denis Mukwege, gynécologue qui lutte aussi contre les violences sexuelles faites aux femmes au Congo.
Nadia Murad : « Le monde doit assumer sa responsabilité morale et juridique »
C’est lors d’une conférence de presse à Washington, lundi 8 octobre 2018, que Nadia Murad a déclaré :
« J’appelle tous les gouvernements à se joindre à moi dans la lutte contre le génocide et la violence sexuelle. Le monde doit assumer sa responsabilité morale et juridique. Il doit veiller à ce que les criminels rendent des comptes de manière appropriée et équitable. La violence sexuelle et les conflits dans nos villes et nos villages doivent cesser. Mais un seul prix et une seule personne ne peuvent atteindre ces objectifs. Nous avons besoin d’un effort international. Avec l’aide des institutions et la participation des femmes et des jeunes, ainsi que celle des victimes elles-mêmes, pour redonner vie aux régions détruites par la guerre. »
Et c’est en larmes et toute émue qu’elle a ajouté : « J’aimerais que toutes les victimes parlent des violences sexuelles subies, qu’elles soient entendues. Et qu’elles se sentent en sécurité quand elles en parlent. »
« Pour moi, la justice n’est pas de tuer tous les membres de Daech qui ont commis ces crimes contre nous. La justice, c’est de traîner les membres de Daech devant un tribunal et les voir, devant la cour, admettre leurs crimes contre les Yazidis et qu’ils soient sévèrement condamnés pour ces crimes », conclut-elle.