Une nouvelle découverte pourrait faire envisager une véritable issue contre le tabagisme. Des chercheurs américains ont en effet mis au point un traitement qui empêche la nicotine d’agir au niveau du cerveau.
Le tabagisme est la principale cause de maladie et de décès évitable dans le monde. Toutefois, les médicaments actuellement utilisés, dont les substituts nicotiniques, ont montré une faible efficacité. De nouvelles approches pharmacocinétiques visant à empêcher la nicotine d’atteindre le cerveau ont été testées, mais en vain. Le traitement immunologique n’a pas montré son efficacité. Car l’affinité et la concentration en anticorps ne suffisent pas à empêcher complètement la nicotine d’atteindre le cerveau.
Des scientifiques américains du Scripps Research ont imaginé et mis au point un traitement dont l’action repose sur une enzyme artificielle. Celle-ci dégrade la nicotine dans le sang. Les tests en laboratoire ont montré que l’enzyme baptisée NicA2-J1 et isolée à l’origine de Pseudomonas putida S16, dégrade la nicotine et l’empêche d’atteindre le cerveau.
Le tabagisme sera-t-il vaincu ?
La revue Science Advances a publié les résultats de l’expérience qui montrent une diminution des signes somatiques de sevrage, des douleurs et de l’irritabilité chez des rats dépendants de la nicotine. Par ailleurs, l’administration continue de l’enzyme a permis une diminution de la consommation compulsive de nicotine et donc du risque de rechute.
Olivier George, professeur associé au Scripps Research Institute et auteur principal de l’étude, souligne bien la différence avec les autres traitements. Il affirme en effet que la molécule en question « permet de réduire la dépendance à la nicotine. Sans provoquer de fringales et d’autres symptômes de sevrage sévères ». « Elle fonctionne dans le sang, et non dans le cerveau. Ses effets secondaires devraient donc être minimes », ajoute-t-il.
Les tests sont au stade pré-clinique. Plusieurs étapes, notamment la réalisation d’essais visant à démontrer l’efficacité du médicament sur les humains, sont à réaliser. Dans le cas où ce traitement se confirme efficace, la réaction de ceux qui voudraient que l’épidémie mondiale de tabagisme persiste ne se fera pas attendre…