Lors de son intervention à l’ARP, aujourd’hui 22 octobre 2018, certains députés ont demandé des éclaircissements au Ministre de l’Equipement, Mohamed Salah Arfaoui, concernant les incidents qui se sont déroulés le mercredi 17 octobre 2018.
Ce jour là, rappelons-le, le pont reliant Fériana à Majel Bel Abbès s’est effondré, à cause de la pression des courants d’eau. La députée Jihen Aouichi (Nidaa Tounes) a voulu en savoir plus sur les mesures prises par le ministère de l’Equipement pour protéger le gouvernorat de Jendouba et la circonscription de Bou Salem des inondations. Le ministre a répondu que malgré les mesures prises par l’Etat, suite aux inondations de Bou Salem, elles n’ont pas été suffisantes.
Il a ajouté : « Ce qui est bien, c’est qu’en Tunisie, on n’a pas de problèmes au niveau des ponts. Il y a certainement pas mal d’infractions et l’équipe chargée de l »inspection au sein du ministère est en train de les examiner. » Une phrase qui démontre le déni du ministre face aux problèmes et le fait que personne ne veut assumer la responsabilité des incidents.
Quelles défaillances à déceler ?
D’après Jamal Ksibi, président de l’association de la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics, le problème réside non pas dans la qualité de la prestation des entrepreneurs privés, mais dans la législation qui régit les marchés publics en Tunisie.
« On a des problèmes de qualité et de probité, mais nous avons bien cerné ce phénomène. Il y a des améliorations à faire dans le process des marchés publics. Comme par exemple lutter contre la mentalité du moins disant et ne pas aller vers l’offre la plus basse, surtout si elle est anormalement basse. D’après moi, il ne faut jamais faire assurer des études au rabais. Surtout ne pas mettre en concurrence les bureaux de contrôle. Car dans cette situation, ils vont baisser les prix au détriment de la qualité. Ainsi, au lieu de prévoir 25 visites par mois ils n’en effectueront qu’une dizaine. Le contrôle assure la qualité et la gestion de l’argent public. Notre position est qu’il ne faut plus que le contrôle soit soumis à la concurrence. Il faut bannir cela », avait-il déclaré sur les ondes radiophoniques.