Des consultations, sinon des négociations, réunissent le chef du gouvernement avec la coalition nationale et le parti Machrou3 Tounes. Elles devaient mettre au point le prochain remaniement ministériel.
La formule de “gouvernement d’union nationale”, était, en effet, transgressé, par le conflit entre Carthage et la Kasbah. Ainsi que par l’affrontement du chef du gouvernement avec la direction autoproclamée de Nidaa Tounes. Une autre formule devait être mise à l’ordre du jour.
Sans programme, sans vision d’avenir, outre la révision de la répartition des charges ministérielles, ce remaniement serait un acte gratuit. Sans portée réelle, alors que le pays vit une crise sociale, sans précédent, confortée par un blocage économique.
On s’oriente vers un gouvernement réduit d’une quinzaine de membres, pour réduire les dépenses de l’Etat. Mais la concertation avec la coalition et Machrou3 Tounes rétablissent la répartition des ministères, entre les alliés.
D’autre part, la connivence du chef de gouvernement avec Ennahdha institue une dépendance effective, ménageant les surenchères de ce parti et son idéologie. Il serait hasardeux de faire valoir les discours de campagne des alliés du gouvernement, dans le programme du prochain gouvernement.
Ce remaniement ministériel aura-t-il l’adhésion de l’UGTT ?
L’accord entre le gouvernement et l’UGTT lui rappelle la question du pouvoir d’achat et le panier de la ménagère. Il fait valoir comme ligne rouge le rejet de la privatisation des entreprises nationales. Il remet en cause le développement des relations asymétriques avec l’Union Européenne.
Le gouvernement serait davantage à l’écoute des citoyens. Néanmoins, ce repositionnement du gouvernement annihile les accords avec le FMI. Ceux relatifs au refus de l’augmentation des salaires et de la privatisation des entreprises.
Cet accord avec l’UGTT, pourrait-il remettre en cause la dépendance du pays des institutions internationales et assurer une révision de la politique de l’endettement ?
Vis-à-vis de la colère de la population, consciente de la grave hausse des prix, l’Establishment ne réagit pas. Alors que des économistes avancent des diagnostics alarmants et que des hommes d’affaires manifestent leurs inquiétudes. Les intellections restent hors jeux, comme si la “révolution” les a marginalisés.
Cette démission n’est pas en mesure de conforter le redressement et de lui assurer l’encadrement nécessaire, en rappelant la nécessité de restaurer la valeur du dinar et l’appel aux compétences.
Wait and see …