Le rôle d’une alimentation bio, donc saine et équilibrée, est indiscutablement positif dans la prévention des cancers. La recherche sur le cancer confirme, étude après étude, l’impact d’une bonne hygiène de vie. Elle s’intéresse à chaque facteur, pouvant éviter la survenue de cette pathologie.
Une récente étude menée par une équipe de l’Inra, Inserm, Université Paris 13, CNAM, révèle que les consommateurs « réguliers » d’aliments bio, avaient un risque de survenue du cancer réduit de 25 %.
La revue JAMA Internal Medicine a publié les résultats de l’analyse d’un échantillon de 68 946 participants de la cohorte NutriNet-Santé. Aucun lien de cause à effet n’a été établi. Toutefois, les auteurs affirment qu’une alimentation riche en aliments bio pourrait limiter l’incidence des cancers. La présence de résidus de pesticides synthétiques beaucoup plus fréquente et à des doses plus élevées dans les aliments issus d’une agriculture conventionnelle serait impliquée dans la survenue de ces cancers, affirment les auteurs de l’étude.
Les résultats de l’étude ont suscité de vives réactions auprès de la communauté scientifique, et sont à interpréter avec prudence .
En effet, l’échantillon étudié a été divisé en quatre groupes distincts. Des consommateurs réguliers d’aliments bio ( groupe 1 ) et ceux qui n’en consomment jamais ( groupe 4). La réduction de 25 % des cancers représente l’écart entre le premier et le dernier groupe, et non pas sur l’ensemble de l’échantillon étudié.
Une alimentation bio signifie-t-elle zéro risque ?
Par ailleurs, sans preuves expérimentales, il est difficile d’affirmer si les aliments bio et notamment l’absence de résidus pesticides impliquent un risque moins élevé de cancer . Une autre étude sur le sujet portant sur un échantillon dix fois plus important n’a pas démontré le rôle protecteur des aliments bio contre le cancer en 2014. Par ailleurs, établir une preuve définitive de la responsabilité des résidus de pesticides est complexe.
Certaines études ont par ailleurs montré que les consommateurs d’aliments bio font généralement plus attention à leur santé. Il est évident qu’ils seront moins exposés au cancer avec une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, l’absence de consommation de tabac et d’alcool.
Une étude antérieure réalisée par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC, Lyon) a montré que le surpoids et l’obésité ainsi qu’une mauvaise alimentation représentent respectivement le 3ème et 4ème facteur de risques évitables de cancer.
Ainsi malgré les divergences, il semble que toutes les études s’accordent sur un fait : une alimentation saine et équilibrée contribue à prévenir le cancer. Une évidence qui a encore du chemin à faire pour être intégrée dans les mentalités.