A l’initiative de Recep Tayyip Erdogan, les dirigeants, français, russe, allemand et turc se sont réunis samedi 27 octobre, à Istanbul, pour se concerter sur la question syrienne.
Remarque préalable, le régime syrien n’a pas été associé à cette instance, comme s’il était considéré comme une partie négligeable. Alors qu’il a réussi à mettre en déroute l’opposition fomentée par l’extérieur, . Sujets abordés : le cessez-le-feu, la nouvelle Constitution et l’organisation humanitaire.
Les quatre dirigeants ont insisté sur leur volonté de « travailler ensemble pour créer les conditions propices à la paix et à la sécurité en Syrie ».
La conférence d’Istanbul a fait valoir la nécessité de sauver la fragile trêve en place dans la province d’Idleb. Elle a mis l’accent « sur l’importance d’un cessez-le-feu durable ». Elle a salué « les progrès » accomplis dans la région d’Idleb (nord-ouest de la Syrie) en ce qui concerne la mise en place d’une zone démilitarisée et le retrait des groupes radicaux de cette zone au terme d’un accord turco-russe conclu en septembre.
En d’autres termes, la réunion a pris la décision de contrecarrer la récupération de la Syrie, de la région d’Idlib, occupée par Daech. Ce qui atteste que « la nécessité de poursuivre la lutte contre le terrorisme », évoquée dans la déclaration finale, lue par le président turc est un vœu pieux.
Pour une solution politique du conflit en Syrie
Les dirigeants ont annoncé qu’ils étaient favorables à une « solution politique » du conflit en Syrie. Ceci pour « renforcer le consensus international », redimensionnant de fait le pouvoir du régime.
A cet effet, les quatre dirigeants ont appelé à « l’établissement et à [une première] réunion à Genève avant la fin de l’année du Comité constitutionnel censé élaborer une nouvelle loi fondamentale sous les auspices de l’ONU ».
Remise en cause de la souveraineté syrienne, les quatre dirigeants veulent imposer une nouvelle constitution.
En cas d’élections, il appartient aux Syriens « de l’intérieur et de l’extérieur » de décider du sort d’Assad, a affirmé le président Recep Tayyip Erdogan.
« Nous devons avancer dans le processus politique qui doit conduire à des élections libres, ouvertes à tous les Syriens, y compris ceux de la diaspora », a renchéri la chancelière Angela Merkel.
« Nous comptons sur la Russie pour exercer une pression très claire sur le régime, qui lui doit sa survie » afin de garantir un « cessez-le-feu stable et durable à Idlib », a déclaré Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse après cette rencontre.
Cette conférence confirme le retrait de Qatar, occulté par les dissensions du Conseil du Golfe et de l’Arabie, affectée par l’actuelle tournure des événements.
Consulté au préalable par le Président Macron, le Président Trump laisse faire. Souhaitait-il se retirer la question syrienne ? La Turquie et la Russie maintiennent leurs positions. Mais l’entrée en scène de l’Allemagne et de la France, révèlent leur prise en compte tardive des enjeux de la reconstruction syrienne.
Evidemment, ils posent leurs candidatures et font valoir leurs droits. Cette conférence informelle a également ignoré l’Egypte, grande puissance régionale arabe. En dépit des changements du contexte, les Arabes restent les sujets et non les acteurs de ce “printemps”, destiné à assurer leur soumission.