Les Journées nationales de promotion des industries du textile-habillement et du cuir et chaussure se déroulent actuellement les 30 et 31 octobre à Tunis. Organisée par l’Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII), l’événement est une réflexion sur l’avenir de ces secteurs.
Samir Bechouel, PDG de l’APII, a indiqué que l’on dénombre 1880 entreprises industrielles spécialisées dans le domaine du textile-habillement et du cuir et chaussure. Ces entreprises ne manquent pas de créer un grand nombre d’emplois qui avoisine 180 mille postes d’emploi. Malgré les conditions difficiles, le secteur cuir et chaussure a généré un excédent à travers les trois dernières années. Les chiffres ne manquent pas de faire rimer l’évolution et l’amélioration. L’excédent réalisé au niveau de la balance commerciale en 2016 est de l’ordre de 260 millions de dinars, 290 millions de dinars en 2017. Pour les neuf premières années de 2018, l’excédent de la balance commerciale avoisine 250 millions de dinars. Sur un autre volet, il a fait savoir que ces secteurs sont intimement liés à l’émergence de la loi 72. De même, l’APII est proche du secteur depuis sa création en 1973.
Il faut se mobiliser pour sauver le textile en Tunisie
De son côté Hichem Elloumi, premier vice-président de l’UTICA, a indiqué que la Tunisie était le premier pays du sud de la Méditerranée à exporter du textile vers l’Union européenne. Il a fait savoir que cette situation n’est plus la même depuis 2011. Il a regretté que la situation des artisans soit des plus difficiles. Les artisans ont subi de plein fouet cette situation. Par ailleurs, il a pointé du doigt la lenteur de l’exécution des mesures prises par le Conseil ministériel au mois de juin 2017.
De ce fait, il recommande l’accélération de l’exécution, étant donné que ces secteurs ne peuvent pas attendre. Ces secteurs se trouvent confrontés à une guerre économique dit-il. Il a appelé à réformer le Code d’investissement et la loi sur la fripe. Par ailleurs, il a appelé à renforcer les efforts contre l’économie informelle.
A la recherche de nouveaux horizons
Hichem Ben Ahmed, secrétaire d’Etat auprès du ministère du Commerce, a dévoilé que la Tunisie mène des négociations avec plusieurs pays africains. Ces négociations devront permettre l’accès à leurs marchés sans frais de douane. Il a rappelé que la Tunisie fait partie du COMESA.
Hosni Boufaden, président de la Fédération tunisienne du textile-habillement, a dressé le bilan du secteur. Le secteur textile en Tunisie a perdu 400 entreprises qui employaient 40 mille personnes, et ce, à partir de 2011. D’après lui, le secteur textile commence progressivement à renouer avec l’amélioration. L’industrie du textile a connu une amélioration de 30% pendant les neuf premiers mois de 2018 par rapport à la même période de 2017.
Slim Feriani, ministre de l’Industrie et des PME, a fait savoir que l’APII bénéficie d’un montant de 2.2 millions de dinars pour la promotion de ces secteurs. Le ministre a fait savoir que les deux secteurs accaparent 40% des emplois dans l’industrie manufacturière.
Ces deux secteurs ont boosté l’exportation de l’ordre de 20%, d’où la nécessité de booster l’initiative privée. Il existe actuellement en Tunisie 1600 entreprises dans le domaine du textile et de l’habillement et 240 entreprises dans le secteur du cuir et chaussure. Le ministère a pu dénombrer 6000 projets d’une valeur d’environ trois mille millions de dinars. Leur capacité d’embauche est de l’ordre de trois milliards de dinars capables de créer 50 mille emplois.