On a beau dire que le racisme n’existe pas en Tunisie. On a beau dire que les Tunisiens sont tolérants, pacifiques et calmes. Cependant, il semble qu’une catégorie de Tunisiens fait tout pour prouver le contraire au monde entier. Une vidéo amateur qui circule sur internet depuis hier confirme ce triste constat.
Bien avant d’aborder ce sujet, rappelons que l’euphorie s’est emparée des Tunisiens, le 09 octobre 2018. Et pour cause, l’adoption de la loi organique n°11 de 2018 relative à l’abolition de toutes les formes de discrimination raciale. Une première en Tunisie et dans le monde arabe, puisque la loi prévoit des sanctions sévères. Cependant, il semble que cette loi ne peut pas lutter contre les esprits racistes. Pour éradiquer le racisme en Tunisie, la mobilisation s’impose.
Racisme en Tunisie dites-vous ?
Cette vidéo amateur, dont l’auteur est difficilement retraçable, montre une Tunisien en train de maltraiter un jeune noir avec la présence de plusieurs personnes s D’après les commentaires de l’auteur de la vidéo, alors qu’un Tunisien sort de la mosquée, il est désagréablement surpris de trouver sa voiture égratignée. Du coup, il accuse sans preuve un jeune noir et commence à le maltraiter. La vidéo interpelle à plus d’un titre.
En premier lieu, cette vidéo est prise par une femme. Elle était seule, face à cette foule, et n’a pas hésité à filmer toute la scène, malgré les remarques pour ne pas dire menaces. « S’il est coupable, il faut appeler la police, à quoi bon le maltraiter », lance-t-elle à la foule. Une autre homme lui dit : « Ne filme pas je suis juriste », au lieu d’intervenir pour mettre fin au problème. Encore une fois, la femme tunisienne prend l’initiative et défie les mentalités malades.
Tous les chemins mènent au racisme
Deuxième élément interpellant, les pages qui ont téléchargé la vidéo l’intitule : « Violence contre un Africain ». Ce titre donne à penser que tous les noirs sont des Africains et que les Tunisiens ne le sont pas… Alors que la Tunisie appartient au contient africain et lui a donné son nom (Ifiriqiya). Le langage est révélateur. Il démontre bel et bien la distanciation que certains Tunisiens opèrent entre eux et le continent africain. Tout cela se passe malgré un discours officiel qui incite à redécouvrir et renforcer la dimension africaine de la Tunisie. Mais entre le discours et les actions, il existe un monde…
Troisième et dernier élément de l’analyse. L’impunité semble alimenter ce genre de comportement. La persistance de la violence contre les étudiants étrangers en Tunisie est un phénomène inquiétant. Enfin, ce triste incident est une occasion de voir le degré d’applicabilité de la loi organique n°11 de 2018 relative à l’abolition de toutes les formes de discrimination raciale.
Il est à noter que l’article de l’adoption de la loi organique n°11 de 2018 prévoit une peine d’un mois à un an d’emprisonnement et d’une amende de 500 à 1000 dinars ou de l’une de ces deux peines, quiconque aura commis un acte ou aura émis un propos contenant une discrimination raciale dans l’intention du mépris ou de l’atteinte à la dignité.
De même, la peine est portée au double dans les cas suivants :
– Si la victime est un enfant;
– Si la victime est en état de vulnérabilité en raison de son âge avancé, du handicap, de l’état de grossesse apparent, du statut d’immigrant ou de refugié;
– Si l’auteur de l’acte a une autorité de droit ou de fait sur la victime ou s’il a abusé des pouvoirs de sa fonction;
– Si l’acte est commis par un groupe de personnes et ce que soit en tant qu’auteurs principaux ou coauteurs