Guerres, terrorisme, inégalités, pauvreté, climat, dépeuplement, besoin de main-d’œuvre,… Les raisons sont là évidentes pour accélérer la migration. Mais l’Europe et les Etats-Unis d’Amérique font de la résistance à une évolution historique.
Guiseppe Conte est venu à Tunis avec un sujet de prédilection qui, et ce n’est un secret pour personne, habite le gouvernement qu’il préside, composé d’éléments d’extrême droite de la fameuse Ligue du Nord : les migrants.
Le chef du gouvernement Italien du reste indépendant, comme une partie des ministres de son gouvernement. Celui-ci composé, pour l’essentiel de la Ligue du Nord et du Mouvement 5 étoiles, qui prône la démocratie directe. Il ne peut ne pas prendre en considération les vœux de son ministre de l’Intérieur et vice-président du gouvernement, Matteo Salvini, héraut de la lutte anti-migrants.
Un des résultats de cette visite (2 et 3 novembre 2018) aura été la mise en place d’un programme en vue du rapatriement des Tunisiens en situation irrégulière en Italie. Les médias évoquant, à ce propos, la création de projets économiques en vue d’aider à ce rapatriement.
Tout le monde aura compris que l’Italie cherche à limiter la présence de migrants dans sa pure expression. Comme c’est le cas du reste d’une bonne partie de cette Europe. Celle gagnée par des mouvements d’extrême droite (Hongrie, Autriche, Pologne, France,…),
Un vieux débat qui accompagne cette Europe qui a connu à travers l’histoire, et chaque fois notamment que le chômage, la pauvreté, la cherté de la vie gagnaient du terrain, des moments de populisme, de souverainisme et même de haine et de racisme.
On feigne d’ignorer la réalité
Un vieux débat, mais aussi un combat d’arrière-garde. De nombreux experts, qui détiennent du reste un savoir que les politiques peuvent connaître et connaissent, mais feignent d’ignorer, nous disent depuis des années que le monde connaît et va connaître une accélération des migrations.
Beaucoup de facteurs que Guiseppe Conte et Matteo Salvini ne peuvent ainsi ignorer participent à forger une réalité nouvelle dans ce domaine. En Afrique comme ailleurs, le phénomène est irréversible. Et les Etats du Nord, où se concentre une bonne partie de la richesse vont subir des changements significatifs. Avec, prédisent des spécialistes, des moments d’une rare violence.
L’actualité nous renvoie souvent quelques signaux. Mais ceux-ci ne sont pas toujours –pour ne pas dire jamais- pris en compte. Pour notamment se préparer aux évolutions qui vont se dérouler sous nos yeux.
Une partie de l’actualité de ces tous derniers jours en Amérique du Nord est faite de ces milliers de migrants centraméricains qui partent en direction des Etats-Unis d’Amérique, à la recherche d’un mieux être, et que le président Donald Trump a promis d’accueillir avec les balles des quelque sept-mille soldats qu’il a déployé à la frontière de son pays avec le Mexique.
Avant de se contredire le lendemain, comme il le fait souvent, en soulignant qu’ils seront arrêtés s’ils jettent des pierres aux soldats. Et non tués comme des lapins.
Plus proche de nous, à Ceuta et Melilla, une délégation d’eurodéputés, membres de la Commission des libertés civiles, justice et affaires internes, en visite du 29 au 31 octobre 2018, à Ceuta et Melilla, ces deux territoires marocains sous occupation espagnole, a pris connaissance des infiltrations de ressortissants notamment sub-sahariens dans ces contrées européennes.
Un assaut de 600 migrants
Des infiltrations qui se font dans la douleur. La police espagnole des frontières a raconté, en juillet 2018, comment « plus de 600 migrants africains sont parvenus à entrer dans l’enclave espagnole de Ceuta au Maroc après un assaut de la double clôture particulièrement violent selon les autorités, lançant de la chaux vive et des excréments au visage des policiers ».
Cette accélération de la migration a aujourd’hui des explications bien évidentes : les guerres, le terrorisme, les inégalités, la pauvreté, le climat,… Tant de fois décrites dans le menu détail– il faut le rappeler– par de nombreux experts, dont des think tanks.
Sur un autre plan, ces derniers ont mis en évidence les raisons qui poussent l’Europe et l’Amérique du Nord à rechercher nécessairement de nouveaux migrants : d’abord, un dépeuplement visible dans des pays comme l’Italie. Des statistiques révélées en 2016 annonçait que ce pays « perd désormais environ 400 habitants par jour, près d’un toutes les trois minutes ».
Ensuite, garantir un fonctionnement normal de l’économie grâce aux afflux de migrants : « Selon une étude de la fondation Bertelsmann (un groupe de presse international), la population active allemande pourrait passer de 42,9 millions de personnes aujourd’hui à 29 millions en 2050 si rien n’était fait. Pour maintenir un même niveau d’activité, l’Allemagne aurait besoin de quelque 500.000 migrants par an », rappelait le quotidien français, Le Figaro, dans un article publié le 7 octobre 2015.