Le Chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi (BCE ), a fait part de son point de vue, lors d’une conférence de presse tenue au palais présidentiel. Il est revenu sur le remaniement ministériel annoncé par le Chef du gouvernement, Youssef Chahed.
Il déclare : « Nous devons respecter la Constitution comme elle a été conçue. Et je n’ai nullement l’intention de bloquer le processus, comme certains le déclarent. Je suis pour l’intérêt du pays. Quant à la stabilité, elle n’est pas liée aux personnes. »
Il a également ajouté : » Je n’ai aucun différend avec personne. » Le chef de l’Etat a affirmé qu’il n’a pas eu le temps de revoir les noms proposés par le chef du gouvernement, en rappelant qu’il existe des noms qu’il ne connaît pas. Et qu’il refuse cette démarche précipitée.
Puis, en évoquant le sort du remaniement, M. Essebsi a rappelé : « Je m’en remets à l’Assemblée et je m’engage à ne pas m’opposer, quel que soit le résultat du vote. »
Il a également rappelé à plusieurs reprises la volonté du peuple qui l’a élu. « Il me revient de veiller à la bonne application de la Constitution », a-t-il poursuivi.
« La démarche de Youssef Chahed n’était pas conforme à la Constitution. Elle a été marquée par une hâte injustifiée. L’absence de la Cour Constitutionnelle s’est faite sentir, car il y a des usages qu’il faut respecter », a-t-il dit.
Il a évoqué la présence d’un « gouvernement de l’ombre ». Il a ajouté : « Je me tiens à mes responsabilités de président de la République, car j’ai le sens de l’État. »
Ensuite, répondant à la question sur l’état d’urgence, il a déclaré : « Je suis contre le maintien de l’état d’urgence. Il n’est pas normal qu’on en reste durant quatre années de suite ainsi. Car l’état d’urgence est fait pour lutter contre le terrorisme et prévenir les violences et l’atteinte à la Sûreté nationale. » Quant à la lutte contre la corruption, « elle pourrait être réglée par une autre façon », a-t-il conclu.
Il a rappelé que l’Accord de Carthage a été créé pour être un appui au gouvernement. « D’ailleurs, certains partis politiques l’ont quitté. Il y a eu un désaccord sur le point 64, à savoir le changement total du gouvernement », a-t-il dit.
M. Essebsi a fait savoir que sa fonction principale est celle de garantir le respect de la Constitution. Le président de la République a rappelé : « Je ne suis pas un postier entre le gouvernement et le Parlement. Je suis au dessus de tout le monde, au dessus des partis politiques, car j’ai le sens de l’État. »