On dit souvent et je ne sais si c’est à tort ou à raison que le mal est une notion relative qui change selon les latitudes… Aussi bien pour le jeu de ballon que pour les jeux de pouvoir. Il y a bien quelque part un hasard qui fait les choses, tantôt en bien tantôt en mal. Certains préféreront dire concours de circonstances. Et la préméditation alors ? Sport et politique, même combat ?
La douloureuse et humiliante expérience que vient de vivre Fawzi Benzarti, remercié par un Wadii Jeri qui se croit tout permis, est en tout cas révélatrice de ce n’importe quoi qui submerge le pays. Aussitôt installé, aussitôt éjecté. Entraîneurs jetables qui rêvent de titres, de gloire et de beaucoup d’argent. Chefs de gouvernement jetables qui rêvent de performances, de popularité, et de plus de pouvoir. Destins croisés, destins brisés, en politique comme en sport, notamment dans le football, on rêve d’entrer dans l’Histoire par la grande porte.
Chasseurs de têtes par-ici, chasseurs de têtes par-là, tous les coups sont permis et tant pis pour la charte. Combien d’entraîneurs notre team national a-t-il épuisé ? Combien de gouvernements et de chefs de gouvernement ont-ils été renvoyés après la révolution ? Quand la mesquinerie, l’hypocrisie et la sottise déconsidèrent ici le métier, là-bas, la fonction.
On s’agite, on échafaude des plans douteux de conquête ou de reconquête, et on ne se rend même pas compte qu’il y a dans ce pays des gens qui n’ont pas de quoi se payer un morceau de viande…