La découverte et l’usage des antibiotiques, ont permis à l’humanité de faire un gigantesque bond en avant.
Cette étape est d’une importance telle que l’on parle d’ères «pré-antibiotiques » et « post-antibiotiques ». Ces médicaments, qui ont sauvé des millions d’individus depuis leur découverte, se sont démocratisés avec le temps, au point que leur usage est actuellement banalisé.
Cela n’est pas sans conséquences, cet usage banalisé et excessif à travers le monde, s’est soldé par l’apparition de la résistance aux antibiotiques. Ainsi, les spécialistes de la question sont unanimes quant au fait que l’ère des antibiotiques est en passe de s’achever.
Vu l’urgence de la situation, une semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques ( du 12 au 18 novembre de chaque année) est organisée afin d’alerter le public au danger de l’antibiorésistance. La campagne pour l’année 2018, repose sur la diffusion de deux messages clés. « Réfléchissez-y à deux fois , demandez conseil », et « Tous concernés par le risque du au mauvais usage des antibiotiques », sont en effet les messages à retenir pour prendre conscience du problème.
Réfléchir à l’usage des antibiotiques à deux fois est nécessaire en raison du fait qu’ils sont dans un grand nombre de cas inutiles, comme pour les infections virales dont les plus courantes sont la grippe ou le rhume. Tous concernés, car les infections résistantes aux antibiotiques peuvent toucher n’importe qui, à n’importe quel âge et dans tous les pays.
En mai 2016, les autorités sanitaires américaines avaient annoncé le premier cas dans le pays d’une patiente atteinte d’une infection qui résiste à tous les antibiotiques connus. Un cas extrême de résistance qui ne sera malheureusement pas le dernier. Par ailleurs, cette femme n’était pas connue porteuse d’une maladie ou atteinte d’une déficience de l’immunité, raison pour laquelle chaque individu devrait se sentir concerné par ce danger.
Dans le monde, près 700.000 décès sont imputables à la résistance aux antimicrobiens (antibiotiques, antiviraux, antifongiques et antiparasitaires). Les prévisions indiquent que ce nombre pourrait augmenter au point d’atteindre 10 millions de décès dans le monde en 2050. Ainsi les infections résistantes feraient alors plus de morts que le cancer (8,2 millions).
La campagne invite chaque personne intéressée par la question à situer son niveau de connaissance par un quiz sur la résistance aux antibiotiques et prendre conscience de la situation.