Une délégation d’évaluation électorale du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe a donné son rapport sur les élections municipales en Tunisie. Elle qualifie de « succès des élections municipales »; et ce, malgré la situation socio-économique et politique difficile.
Par ailleurs, elle appelle à modifier le cadre juridique des élections. En particulier, en ce qui concerne la réglementation des médias, les conditions d’éligibilité et la présentation des candidatures.
Selon Xavier Cadoret, chef de la délégation du Congrès et rapporteur : « Les autorités tunisiennes savent maintenant comment organiser des élections. Cependant, les jeunes n’ont pas voté parce qu’ils n’ont ni confiance dans le système électoral, ni dans la classe politique et ne comprennent pas encore le phénomène de la décentralisation. »
Tout comme il a pointé du doigt le faible taux de participation des électeurs. Soit 34% seulement des électeurs ont voté. Ce qui s’explique en particulier par le désenchantement politique observé dans le pays, ainsi que par la couverture médiatique très limitée de la campagne électorale.
En effet, d’après le rapport, des règles très strictes sur l’attribution du temps d’antenne aux différentes listes et divers partis politiques risqueraient de dissuader les chaînes de télévision privées de couvrir la campagne, « par crainte d’être sanctionnées par l’autorité de régulation ».
De plus, M. Cadoret a également rappelé que « les autorités tunisiennes devraient s’efforcer, bien avant les prochaines élections municipales, de régler la question de l’utilisation abusive des ressources administratives pendant les processus électoraux et d’identifier les faiblesses d’ordre organisationnel ».
Enfin, le rapporteur a promis un soutien accru à la Tunisie visant à renforcer la gouvernance locale. Il conclut : « À l’issue des élections municipales du 6 mai, le véritable défi pour la Tunisie est de façonner la démocratie au niveau local et de réaliser des progrès concrets en matière de décentralisation. C’est une chance formidable pour ce pays qui pourrait être, si elle est pleinement saisie, une nouvelle révolution. »
Dans le même temps, le succès des candidats véritablement indépendants et le nombre de femmes, de jeunes et de candidats handicapés élus sont un signe positif pour l’avenir politique du pays.