Mourad Ben Chaabane, président de la Bourse de Tunis, a relevé, dans une interview accordée à l’Economiste Maghrébin (Spécial Finance), qu’au regard des rendements bancaires à hauteur de 12%, le Conseil de la Bourse envisage de lancer, parallèlement aux marchés principal et secondaire, un compartiment alternatif à la seule condition de bénéficier d’un avantage fiscal.
Cet avantage fiscal pourrait être consigné dans un fonds spécial dédié à ce dernier.
Objectif : booster les PME et renforcer leur rôle dans l’impulsion de l’économie du pays.
Notons que la Bourse et le Conseil du marché financier ont préparé un projet de la réglementation nécessaire qui a été soumis au ministère des Finances.
« Nous ne savons pas si nous pouvons obtenir ou non cet avantage dans le cadre de la nouvelle loi de finances 2019 », s’est interrogé Mourad Ben Chaabane.
En vertu de ce mécanisme dédié aux investisseurs avertis, toute société qui gagne de l’argent, moyennant cet avantage fiscal, peut aider à la recapitalisation des petites et moyennes entreprises (PME) qui représentent 95% du tissu économique.
Ce mécanisme permet à ces investisseurs avertis de lever des fonds d’un ou de deux MDT, de bénéficier de taux de rendement équivalant au moins à 20% en raison des risques pris et de disposer, à cette fin, de procédures simplifiées au maximum (prospectus simples) pour accéder à ce marché au bout de deux mois contre neuf pour le marché principal.
En accompagnement de ce programme, les Britanniques ont mis à la disposition du marché financier et de la Bourse un montant de 10 MDT destiné à la mise en place de ce mécanisme. Ils se sont engagés à augmenter ce montant si jamais il s’avérait insuffisant.
Ledit mécanisme consiste à préparer, accompagner et aider 120 sociétés tunisiennes à accéder au marché des capitaux. C’est de toute évidence une bonne initiative.
Si, sur une période de cinq ans, nous parvenions à préparer 400 à 500 entreprises à ce marché, et si une partie de ces entreprises (25 à 30% du total) réussissait à s’introduire dans le marché central, nous aurions 40 à 50 nouvelles sociétés en mesure de se faire coter sur le marché principal.
« Nous considérons que si ces estimations se réalisaient, ce serait un exploit en cette période d’assèchement de liquidités bancaires et d’inaccessibilité à des financements adéquats », estime Mourad Ben Chaabane.