La députée Samia Abbou estime que les incitations fiscales accordées aux entreprises totalement exportatrices n’ont pas apporté les résultats escomptés pour l’économie tunisienne. Pis encore, elle considère qu’il s’agit d’un manque à gagner pour l’Etat. Ainsi, elle a appelé à annuler les incitations fiscales et les transférer vers l’investissement public.
Lors d’une question orale adressée au ministre de l’Industrie et des PME, Slim Feriani, la députée n’a pas manqué de recourir à plusieurs chiffres pour appuyer sa thèse.
Elle a indiqué que les incitations fiscales coûtent à l’Etat 2,9 milliards de dinars. 90% des entreprises totalement exportatrices sont allemandes, françaises et italiennes.
Pour elle, ces entreprises ne font pas du transfert de technologie en Tunisie. Autrement dit, « Il ne s’agit pas d’une valeur ajoutée pour le pays. Dans le même cadre, elle a rappelé que très peu de bénéfices réalisés par ces entreprises demeurent en Tunisie.
Pour une rationalisation des incitations fiscales en Tunisie
Ainsi, elle s’est également interrogée sur la valeur ajoutée par ces entreprises en matière de nombre d’emplois créés. L’intervenante estime qu’il est impératif d’élucider cette question bien avant de signer l’accord de l’ALECA. La députée a proposé l’annulation des incitations fiscales pour les entreprises totalement exportatrices.
Le coût direct des incitations fiscales est de l’ordre de 2,2% du PIB. C’est un taux jugé très élevé d’après la Banque mondiale. 79% de ces entreprises vont investir quand même en Tunisie même en l’absence de ces incitations fiscales. 85% de ces entreprises bénéficiaires d’incitations fiscales opèrent au Sahel. Samia Abbou a affirmé que ces chiffres aggravent davantage les inégalités régionales.
D’après la députée, « les chiffres de l’API montrent que le nombre d’emplois créés par ces entreprises s’élève à 180 mille contrairement au chiffre de 300 000 emplois avancé par le ministre ».
Sur un autre volet, elle a démontré que le taux des investissements réalisés n’a pas atteint 3% des investissements déclarés auprès de l’API. Ainsi, les emplois créés ne dépassent pas 9% des emplois déclarés auprès de l’API.