Plein de promesses ont été faites par les élus. Pourtant nos villes et communes continuent à offrir le même spectacle désolant de poubelles débordantes, de détritus.
Le week-end, notamment depuis qu’il comporte deux jours pleins, grâce au génie d’une « Troïka » qui pense d’abord à la productivité dans l’administration– n’épouse-telle pas à peu près la doctrine marxiste qui dit qu’il faut donner aux employés, par le repos, le moyen de reconstituer leur force de travail ?– , est l’occasion de sortir de chez soi pour prendre de l’air.
Sauf que cet air n’est pas, pour ainsi dire, aussi frais que décrit par les promesses des municipales de mai 2018. Celui qui quitte son domicile et où qu’il aille va au-devant de grandes frustrations au niveau de la propreté de nos communes.
Des communes qui ne mobilisent pas leurs capacités
Partout, les poubelles bien pleines, les détritus qui jonchent le sol, les terrains vagues devenus des dépôts d’ordures… Certes, les citoyens ne sont pas toujours respectueux de leur environnement. Certes, le mauvais temps s’y met aussi avec les bouts de papier et autres feuilles mortes qu’il transporte d’un lieu à un autre.
Mais ce n’est pas là des justifications qui tiennent la route. Car, le spectacle des poubelles et autres détritus joue les prolongations. Il y a évidemment un problème de fréquence de la levée des ordures ménagères.
Arrêtons ici cette prose, pour dire que nous avons été en la matière bien bluffés. On nous a bel et bien menti sur la capacité des nouveaux élus. Ils sont venus avec l’espoir largement exprimé donc d’un quotidien meilleur en matière de propreté, à renverser la vapeur.
Certains savaient du reste que c’était là un marché de dupes. Connaissant parfaitement la réalité du terrain, ils savaient que la marge de manœuvre était bien limitée. Cela étant dû au manque d’équipements et de main-d’œuvre, faible taux d’encadrement, mauvaises habitudes, approches irrationnelles…
La réalité dresse un autre constat
Ils ne croyaient pas au Père Noël. Et ils ont eu bien raison. Esquissant de larges sourires lorsqu’on leur promettait monts et merveilles. Pour eux effectivement– comme on le voit aujourd’hui– le mal est bien plus profond. Plutôt structurel.
En échange des promesses non tenues, qu’avons-nous reçu ? Loin de généraliser, la réalité nous a dressé un autre constat. Celui d’une avidité qui a poussé certains élus à demander à bénéficier d’une fonction ou encore d’acquérir une nouvelle voiture de fonction.
Et comme ces derniers signes sont toujours mis en évidence, il est à craindre qu’ils nous fassent oublier les promesses de la Constitution de janvier 2014 qui a consacré le pouvoir régional, objet du chapitre VII.
Un pouvoir régional qui, il faut le rappeler, évoque des collectivités locales adoptant « les mécanismes de la démocratie participative et les principes de la gouvernance ouverte, afin de garantir une plus large participation des citoyens et de la société civile à l’élaboration des projets de développement et d’aménagement du territoire et le suivi de leur exécution, conformément à la loi » (article 139).
Certains pourraient dire qu’il faut donner du temps au temps. Et qu’il est, sans doute, encore tôt pour juger le rendu des nouveaux conseils municipaux élus en mai 2018. A ceux-là, on pourrait répondre que cela fait bien sept ans que nous attendons de voir ce que les élites, qui ont pris en main le pays, pourraient donner de bien meilleur que les longues années de dictature !