Comme chaque année, le Mouled a un autre charme auprès des Tunisiens. Même si les temps sont durs, chacun le fête à sa manière avec le budget qu’il a. En clair, les dépenses évoluent au fil des ans. Entre la assida blanche, zgougou, noisette, et toutes sortes de couleur, les Tunisiens innovent. Jour J le mouled est une tradition en Tunisie, voire même une coutume depuis des siècles, la naissance du Prophète Mohamed. Mais la question est de savoir si on continue à le célébrer avec le même rituel? Reportage.
Pour Chiraz, cela varie selon le budget. « J’achète en prenant compte du budget dont je dispose. Même si je préfère l’Assida Blanche. Mais ce qui est important à mes yeux, il s’agit d’une occasion de voir les liens avec la famille se sceller », nous dit-elle. En somme, revivifier nos coutumes pour qu’elles ne se perdent pas, le plus important, c’est le retour aux sources. Autrement dit, maintenir la tradition qui ne se démode pas. Pour une bonne partie des Tunisiennes interrogées, elles penchent pour le zgougou. Même si de nos jours, cela devient de plus en plus cher à 23 dinars le kilo sans les accompagnements. Comme le cas de Meriem qui opte pour le zgougou : « Je fais le zgougou, mais aujourd’hui le monde de la tradition a évolué. Certaines font l’assida avec des noisettes, pistaches, pignons…. »
Elle poursuit: » Seule la première génération de ma grand-mère par exemple maintient la vieille recette l’assida blanche qui garde son charme. Et notre Assida blanche est irremplaçable ».
La fête du Mouled, chacun le fête à sa manière. « Mais tout est cher », s’insurge Rym. J’ai acheté le tout pour 55 dinars ( 150 grammes de pâte de noisette, 150 g noix concassés …) Aujourd’hui 1 kilo de noisette coûte 35 dinars, un kilo de pignon 115 dinars. J’ai acheté une petite quantité pour un nombre réduit et faire goûter les proches. Ce qui est sûr je ne vais pas en faire des tonnes avec 150 g mais rien que pour el 3ada, et garder l’atmosphère familial. Du coup, on peut faire de la bonne assida noisette avec 55 dinars, tout en mangeant avec modération ».
Alors que pour d’autres, ils n’ont pas l’intention de fêter le Mouled. Latifa prévoit qu’il y a d’autres priorités. Elle conclut: « J’opte pour l’Assida blanche. Pour la simple raison que c’est facile à faire, ça ne coûte presque rien et les enfants adorent ».
La cherté de la vie et le pouvoir d’achat en baisse, c’est devenu le quotidien de tout le monde. Reste à savoir sommes nous piégés par une société de consommation ? Aujourd’hui c’est aux gens de réfléchir et penser avant d’acheter. Mais plus encore peut-on sortir de ce piège de consommation? De ce fait, il faut réfléchir ensemble, créer, innover. En clair, sortir de cette spirale qui nous pousse à consommer de plus en plus. Même si la fête du Mouled est une fête de famille, autant conserver ces liens familiaux car dans la vie tout est éphémère…
Bonne fête du Mouled!