Le monde médical compte tous les jours un progrès de plus. Partout dans le monde, les scientifiques s’attellent à des questions qui restent encore sans réponse, ou cherchent à concevoir de nouveaux traitements.
Un chercheur chinois affirme avoir modifié génétiquement l’embryon de deux jumelles. De sorte qu’elles soient immunisées contre le SIDA.
Le chercheur, He Jiankui, de la Southern University of Science and Technology (SUSTech) de Shenzhen, a réalisé cette prouesse. Il a utilisé la technologie d’édition génétique CRISPR.
La manipulation génétique a été réalisée dans l’objectif de modifier le génome de ces jumelles. De la sorte, il leur est conféré un trait génétique qui leur donne la capacité de résister à une éventuelle infection par le VIH.
Ainsi le chercheur affirme que l’intervention n’avait pas pour but de guérir ni de prévenir une maladie héréditaire.
L’expérience en question n’a pas fait l’objet d’une publication scientifique, la méthode expérimentale n’ayant pas été détaillée.
Le milieu médical est indigné par les humaines génétiquement modifiées
La SUSTech s’est dite la première surprise, précisant que le chercheur était en congé sans solde depuis le mois de février 2018. L’institution n’a pas tardé à publier un communiqué, se disant « profondément choquée » par l’expérience. Elle l’a qualifiée de « sérieuse violation des normes et de l’éthique académiques ».
Ainsi une commission en charge d’enquêter sur ce qu’elle qualifie d’ « incident » a été constituée sans tarder.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Les scientifiques du monde entier n’y sont pas allés par quatre chemins pour condamner la démarche du chercheur chinois. C’est « inacceptable… Une expérience sur des êtres humains qui n’est défendable ni moralement ni éthiquement », a déclaré le Dr Kiran Musunuru, expert en édition de gènes à l’Université de Pennsylvanie et rédacteur en chef d’un journal de génétique.
« Si cela est avéré, cette expérience est monstrueuse », a réagi Julian Savulescu, directeur du Centre d’éthique des pratiques de l’université d’Oxford.
Car il est bien question d’humains génétiquement modifiés. L’utilisation des OGM en agriculture est très controversée. Toutefois, la question chez les humains fait l’objet d’un refus catégorique, auprès de l’écrasante majorité de la communauté scientifique mondiale.
Si cette expérimentation s’avère vraie il est indéniable qu’elle constitue d’un point de vue strictement technique une prouesse. Reste à déterminer s’il s’agit d’un progrès pour l’humanité, ou au contraire l’annonce d’une catastrophe imminente.