Comment faut-il procéder pour mettre fin à la détérioration de l’économie tunisienne ? Quel type de réformes doit-on engager pour donner une bouffée d’oxygène à l’économie nationale ?
C’est principalement sur ces problématiques que se focaliseront les débats et les réflexions lors de la 33ème édition des Journées de l’entreprise. Le thème choisit est« l’entreprise et les réformes de rupture ».
L’édition 2018 se déroulera les 7 et 8 décembre 2018 comme à l’accoutumée à El Kantaoui. Trois axes majeurs, la réglementation de change et politique monétaire, la fiscalité et le Code de travail animeront les débats.
A cette occasion, le Comité directeur de l’IACE, composé de Taieb Bayahi, président de l’IACE, Ali Kooli,membre du comité directeur de l’IACE, Walid Bel Hadj Amor, porte-parole de l’IACE , Slim Zghal, coordinateur des Journées de l’entreprise 2018 et Majdi Hassan, directeur exécutif de l’IACE, a organisé aujourd’hui à la Maison de l’Entreprise à Tunis une conférence de presse pour argumenter et expliquer le choix du thème de cette édition.
Dépasser les débats idéologiques
Slim Zghal a rappelé les principales difficultés et défaillances auxquelles fait face l’économie tunisienne.
Depuis plus de 4 ans, l’économie tunisienne connait une détérioration et cela est visible à travers tous les indicateurs. Le dinar tunisien est en baisse historique face au dollar américain et l’euro a perdu plus que la moitié de sa valeur pendant cette période. Les réserves en devise sont de 78 jours en octobre 2018, la balance commerciale est déficitaire de 8164,9 millions de dinars au 30 juin 2018 contre -7535,2 millions de dinars une année auparavant.
« Ces faiblesses reflètent la situation fragile du pays qui est appelé à réformer. La mise en place d’une véritable justice fiscale permettra d’améliorer la fiscalité. Mais, il faut une logique fiscale et surtout dépasser les débats idéologiques », a tenu à souligner Slim Zghal.
Et d’ajouter qu’il faut plus d’agilité pour s’adapter aux besoins de la révolution digitale et de la transformation numérique. Pour lui, le marché de l’emploi n’est pas attractif aux investisseurs et souffre d’une difficulté de mobilité.
Majdi Hassan a rappelé que l’institut a engagé depuis presque quatre ans le débat sur la nécessité de reformer. Ceci nécessite une volonté politique, un consensus autour d’une vision claire, un financement adéquat et des institutions fortes et capables de mettre en place les réformes nécessaires. « 2019 devra être l’année des réformes de rupture, une sorte d’une nouvelle thérapie », a précisé le directeur exécutif de l’IACE.
2019 : une année compliquée !
Pour Taieb Bayahi qui n’a pas caché son mécontentement à l’augmentation des tarifs de l’électricité et du gaz, l’année 2019 marquera le commencement des réformes douloureuses et sera compliquée.
Réformer, c’est transformer
Avis partagé par Walid Bel Hadj Amor qui considère que les enjeux du moment nécessitent un gouvernement différemment organisé. « Reformer, c’est transformer et procéder à une véritable rupture »,
Les Journées de l’Entreprise verront la participation du chef du gouvernement M. Youssef Chahed ainsi que les membres du gouvernement. En outre des chefs des Syndicats des Travailleurs (UGTT) et des Patrons (UTICA) ainsi que des dirigeants du secteur public et privé et des leaders internationaux. Tout ce beau monde prendra part aux débats et échanges qui devront avoir lieu afin d’aider les entreprises dans leurs démarches de réforme.